Mohamed Amra : pourquoi le juge a décidé d’entendre le narcotrafiquant dans son bureau
Face aux nombreuses craintes autour du transfert de Mohamed Amra vers Paris, où ce dernier doit être confronté aux indices collectés par les enquêteurs, les juges d'instruction ont justifié leur décision d'entendre le narcotrafiquant en présentiel, et non à distance.
Pour la première fois, Mohamed Amra s'apprête à être confronté aux indices collectés par les enquêteurs. Et cela en présentiel, malgré les craintes des syndicats pénitentiaires ou de Bruno Retailleau.
Impossible à mettre en place à distance, selon le juge
Si les juges ont décidé d'entendre le narcotrafiquant de cette manière, c'est parce que ce rendez-vous nécessitera toute une série de contraintes techniques, considérées comme impossible à mettre en place à distance. Un juge doit notamment lui présenter des photos de filature, lui montrer des images de vidéosurveillance ou lui faire entendre des écoutes téléphoniques.
"Pourtant, les Italiens le font bien, les juges auraient pu se déplacer", peste une source judiciaire. La loi sur la lutte contre le narcotrafic, actuellement devant le Conseil constitutionnel, devrait permettre d’éviter ces extractions couteuses.
Avec le nouveau régime carcéral, les malfaiteurs n’auront plus le choix, et les juges ne seront plus tenus de motiver l’interrogatoire par visio ou le déplacement au sein de la maison d’arrêt. Cela deviendra la norme, ce que regrettent certains syndicats de magistrats, qui estiment que la visio n’est pas propice aux interrogatoires de plusieurs heures.
Parmi les préoccupations, il faudra aussi rendre étanches les échanges entre le juge et le prévenu, de sorte qu’aucun autre prisonnier ou surveillant pénitentiaire ne puissent y avoir accès.