Jusqu'à 140 heures de travaux d'intérêt général requis contre des syndicalistes de La Poste
Cinq syndicalistes de La Poste comparaissent depuis jeudi au tribunal de Paris pour des "violations de domicile" et "violences et dégradations" remontant à 2014. Les prévenus contestent catégoriquement ces faits. Le procureur a requis des travaux d'intérêt général.
Le procès de cinq syndicalistes de La Poste s'est ouvert jeudi au tribunal de Paris pour des "violations de domicile" et "violences et dégradations" remontant à 2014, des faits qu'ils ont contestés catégoriquement à l'audience et pour lesquels le procureur a requis des travaux d'intérêt général.
Plusieurs centaines de manifestants devant le tribunal
L'audience, onze ans après les faits, a commencé en retard : plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le tribunal pour soutenir les prévenus à l'appel de Sud Poste 92. Une fois arrivés à la barre, les prévenus ont contesté tous les faits qui leurs sont reprochés: les violences, les dégradations, et la violation de domicile.
En février 2014, en plein conflit social avec la direction de La Poste, plusieurs syndicalistes ont pénétré à deux reprises au sein du siège de l'entreprise, entraînant deux plaintes : de la part d'une responsable de la sécurité du site et de La Poste elle-même. Une grande partie de l'audience a tourné autour de la question de savoir s'il s'agissait bien d'une "violation de domicile".
Jusqu'à 140 heures de travaux d'intérêt général requis
"C'est le siège national de notre entreprise. On s'y rend pour poser nos revendications. C'est légitime", a affirmé Gaël Quirante, l'un des cinq prévenus, et chef de file de Sud Poste 92. "C'est pas Greenpeace chez Total, nous sommes des postiers qui rentrons à La Poste, on est chez nous", s'est défendu un autre prévenu.
"S'il y a bien un établissement dans lequel une entreprise peut se dire chez elle, c'est son siège social", a affirmé au contraire le procureur dans son réquisitoire. Partie civile, l'ancienne responsable de sécurité du site de La Poste a témoigné des violences qu'elle aurait subies ce jour-là, affirmant que des syndicalistes ont "poussé" sur "(ses) bras et (son) épaule" et l'ont "décalée violemment". Plusieurs jours plus tard, elle a obtenu six jours d'ITT.
"J'ai vu et revu la vidéo. Ce que je vois, c'est que je suis à l'intérieur, qu'à aucun moment elle n'est agrippée", s'est défendu Gaël Quirante, en référence aux images de vidéosurveillance diffusées durant l'audience. "Nous avons tous vu les images de personnes qui entrent violemment, et qui violentent une femme. Les faits sont têtus", a assené en retour l'avocate de La Poste, Sylvie Abordjel.
Le procureur a requis pour les prévenus une peine jusqu'à 140 heures de travaux d'intérêt général, et jusqu'à cinq mois de prison en cas d'inexécution. Le délibéré de ce procès sera rendu le 10 juillet