Justice 1:26
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William Molinié / Crédits photo : Loic Venance/AFP , modifié à
Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 débutent dans deux mois, la question de la sécurité en France se pose de plus en plus. Mais la justice aussi est pointée du doigt. Comment va-t-elle assurer pendant l'événement alors que les prisons françaises n'ont jamais été aussi remplies ?

La justice sera-t-elle prête pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ? Surtout, comment va-t-elle absorber la sur-délinquance qui risque d’occuper les forces de l’ordre ? Les prisons françaises n’ont jamais été aussi remplies avec 77.450 détenus en France au 1er avril dernier, un nouveau record. En revanche, la Chancellerie n’entend absolument pas faire des libérations anticipées.

17 établissements à plus de 200% de densité carcérale

Pas question de faire comme Nicole Belloubet lors du Covid et de libérer massivement des prisonniers en fin de peine. "On est à des années-lumière de l’état d’esprit de l’époque", reconnait l’entourage de l’actuel Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. Dans les 17 juridictions impactées par les Jeux olympiques, 192 magistrats et 331 greffiers ont été recrutés. À cela, il faut ajouter 140 contractuels pendant huit mois, rien que pour Paris.

Reste l’épineuse question de l’entonnoir judiciaire, la prison. 17 établissements sont à plus de 200% de densité carcérale. En Ile-de-France, 886 nouvelles places ont été ouvertes depuis décembre dernier. "Quel sera le réel impact des JO sur les prisons ?", s’interroge un magistrat. Ce dernier anticipe surtout des petits délits comme des escroqueries à la billetterie ou des vols crapuleux type pickpocket.

Sauf à ce que les auteurs soient multirécidivistes, peu de chance que des peines fermes soient prononcées. Si tel était le cas, celles qui pourraient être aménagées le seraient avec des bracelets électroniques ou travaux d’intérêt général. À condition seulement que la peine soit mise à exécution immédiatement. Ce plan d’attaque semble sur le papier cohérent. Mais il pourrait être rapidement mis à l’épreuve en cas d’imprévu. Comme des manifestations sociales anti-JO violentes, voire des émeutes, comme ce fut le cas, il y a près d’un an, après le décès du jeune Nahel à Nanterre.