«J’avais la haine, je voulais me venger» : pour la première fois devant la cour, Dahbia Benkired justifie le meurtre de Lola
Au troisième jour du procès de Dahbia Benkired, jugée pour le viol et le meurtre de Lola en octobre 2022, la confrontation avec son ex et ses aveux, "un excès de colère" pour elle, marquent l’audience, qui tente d’établir contexte et responsabilité. Le récit des SMS trouble la cour.
Ce mardi 21 octobre, c'était le troisième jour dans le procès de la meurtrière de la petite Lola, Dahbia Benkired, une Algérienne sous OQTF, qui est jugée depuis vendredi dernier devant la cour d’assises de Paris. Elle est soupçonnée de viol, d’acte de barbarie et de meurtre sur la jeune collégienne qui rentrait chez elle en octobre 2022.
Ce mardi, c’est une confrontation saisissante qui a eu lieu devant la cour : celle entre l’accusée et son ancien petit ami, au comportement étrange. Pour la première fois depuis le début du procès, Dahbia Benkired a apporté une justification à son crime : un excès de colère.
"J’avais la haine. Je voulais me venger de lui"
Derrière son ordinateur, le président lit un à un les SMS échangés entre Dahbia Benkired et son ex-petit ami, Mustapha M., convoqué à la barre. Des messages échangés les minutes précédant le crime : "Tu n'en as pas marre de passer tes nuits avec tes P****", écrit l’accusée, accompagné d’un doigt d’honneur. "Non", répond son ancien petit ami, en l’insultant. "Tu vas voir ce qu’est une Algérienne", renvoie alors Dahbia Benkired qui erre, à ce moment-là, dans la rue.
Dans le box, l’accusée se confie. "J’avais la haine. Je voulais me venger de lui. J’ai d’abord croisé une dame avec une poussette puis Lola qui était beaucoup plus faible", a déclaré l'accusée. Tout s’enchaîne alors, sur fond d’excès de colère, mais pas de folie, note Maître Darmon, avocat de l’association Innocence en danger, une des parties civiles.
"Nous, on a plutôt l’impression du côté des parties civiles qu’elle était consciente de ce qu’elle avait commis et qu’elle était dans un état jugé plutôt normal", déclare l’avocat des parties civiles. Le crime commis, Dahbia Benkired songe à se rendre chez Mustapha M.. "Il avait une arme chez lui. Je voulais le blesser. Je voulais lui faire du mal à lui pas à Lola. Il est responsable de ce que j’ai fait", souffle celle qui a reconnu le meurtre. Elle baladera finalement la malle pendant plus de six heures, avant de revenir déposer la caisse, au pied de l’immeuble.