Frères musulmans : un rapport confidentiel alerte sur l’entrisme et les réseaux d’influence en France
Un rapport des services de renseignement, remis au ministre de l’Intérieur, dresse un tableau alarmant de l’influence des Frères musulmans en France. L’enquête, révélée par "Le Figaro", met en lumière l’étendue de leurs réseaux associatifs, culturels et éducatifs, ainsi que des financements étrangers pointés du doigt.
Le document de 73 pages, révélé par Le Figaro, cartographie l’implantation des Frères musulmans sur le territoire français. Selon les services de renseignement, 139 lieux de culte, affiliés aux Musulmans de France, identifiés comme l’une des principales émanations de la mouvance frériste. À cela s’ajoutent 68 lieux jugés "proches", répartis dans 55 départements, soit 10% de ceux qui ont été ouverts entre 2010 et 2020. Ces mosquées rassemblent chaque vendredi environ 91.000 fidèles.
Des financements étrangers, du Qatar à l’Arabie saoudite
Le rapport recense également 280 associations gravitant autour de la mouvance, actives dans les domaines caritatif, culturel, éducatif, financier, professionnel ou encore jeunesse. Le noyau dur des militants fréristes serait composé d’un cercle restreint estimé à moins de 1.000 personnes.
Les auteurs du rapport évoquent des financements en provenance du Qatar jusqu’en 2019, notamment pour des projets localisés à Strasbourg, Lille, Villeneuve-d’Ascq, Marseille ou encore Saint-Denis. L’Arabie saoudite aurait également contribué à des financements, notamment à Mulhouse, ou à l’Institut européen des sciences humaines, spécialisé dans l’enseignement de l’arabe et du Coran.
Le secteur éducatif, axe stratégique des Frères musulmans
L’étude souligne le rôle central joué par l’éducation dans la stratégie des Frères musulmans en France. En 2023, 21 établissements scolaires seraient liés à la mouvance, accueillant plus de 4.200 élèves. Le rapport, écrit par un préfet et un ambassadeur, cite notamment le lycée Averroès à Lille, présenté comme l’établissement phare de l’enseignement musulman en France. Cet établissement a récemment fait l’objet d’une demande de rupture du contrat d’association avec l’État, après un contrôle révélant des financements douteux et des contenus contraires aux valeurs républicaines.
45 universitaires de sensibilité diverses et des responsables musulmans, dont trois de l'association Musulmans de France, ont été rencontrés pour conclure ce rapport. Aussi, selon les auteurs de ce dernier, la loi contre le séparatisme ne permet pas de lutter efficacement contre le projet d'imposer en toute discrétion la charia en France tout en faisant croire aux fidèles qu'ils seraient victimes d'une "islamophobie d'État".
Enfin, les données collectées révèlent l’ampleur du phénomène en dehors du cadre scolaire conventionnel. En 2014, 815 écoles coraniques étaient recensées en France, avec 66.000 élèves mineurs. Plus d’un tiers d’entre elles sont associées à des courants fondamentalistes, dont 114 directement liées à la mouvance frériste.