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Stéphane Burgatt / Crédits photo : Loïc Venance/AFP , modifié à
Le procès du meurtrier présumé d'Éric Masson, policier tué le 5 mai 2021 dans le centre-ville d'Avignon lors d'une banale intervention de contrôle près d'un point de deal, s'ouvre ce lundi. Le principal suspect, jugé devant la cour d'assises du Vaucluse du 19 février au 1er mars, risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Son meurtre avait provoqué une onde de choc. Le Premier ministre de l'époque, Jean Castex, était venu présider un hommage national. Lors de la cérémonie, Eric Masson a été nommé commandant de police et chevalier de la Légion d'honneur. Le principal accusé avait lui été intercepté alors qu'il tentait vraisemblablement de prendre la fuite, direction l'Espagne.

Âgé de 36 ans, Éric Masson a laissé derrière lui une veuve et deux enfants. Le principal suspect, 19 ans au moment des faits, est accusé d'homicide volontaire mais également d'avoir ouvert le feu sur un second policier, sans avoir réussi à l'atteindre. Malgré les témoignages, il nie avoir été présent ce jour-là.

Le voisinage toujours sous le choc

Sur place, dans le centre-ville avignonnais, personne n'a oublié ce jour dramatique. Dans la ruelle, comme si c'était hier, Nayma se remémore la fusillade sous les fenêtres de son atelier de couture : "J'étais avec une élève âgée de 14 ans que j'ai vite mise à l'abri quand j’ai entendu les détonations". Les larmes lui reviennent et sa voix tremble au moment de raconter cette scène traumatisante, avec notamment une voisine tentant désespérément un massage cardiaque.

Une tentative de réanimation vaine. Eric Masson décède dans cette ruelle isolée où les dealers avaient leurs habitudes. "Ils avaient pignon sur rue, tout le monde le savait, même la police. Ce n'est pas un hasard qu'ils fassent une intervention ici mais on n'aurait jamais pensé qu'ils cachaient un flingue dans leur sacoche", s'émeut Phillippe Tomasi, le trésorier du comité de quartier. 

Mort pour rien ?

Des dealers qui font leurs affaires un peu plus loin. "Ils sont dans cet ensemble de ruelles où ils ont moins de chances de se faire attraper", observe cette habitante qui préfère rester anonyme. 

"Eric Masson est mort pour rien", regrette Claude Simonetti, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police. "On a perdu non seulement un ami mais aussi un fonctionnaire de police. Quelqu'un qui était important au niveau du service pour son implication et son sérieux durant le travail. Dans les interventions, il y avait toute une confiance qui était créée." Tous espèrent la justice et la vérité, même si le principal accusé clame toujours son innocence.