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Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de la procureure sur le meurtre d'Aboubakar Cissé

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 3 min

Une semaine après le meurtre d'Aboubakar Cissé, jeune Malien de 22 ans tué dans la mosquée de La Grand-Combe dans le Gard, la procureure de la République de Nîmes va tenir une conférence de presse ce vendredi à 19 heures. Une enquête a été ouverte pour "meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion".

La procureure de la République de Nîmes va tenir une conférence de presse ce vendredi à 19 heures sur le meurtre d'Aboubakar Cissé, le jeune Malien de 22 ans tué dans la mosquée de La Grand-Combe dans le Gard le 25 avril, a annoncé le parquet de Nîmes.

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Confiée à un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes, l'enquête sur l'affaire a été ouverte lundi pour "meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion".

Les principales informations :

  • Aboubakar Cissé, fidèle malien de la mosquée de La Grand-Combe dans le Gard, a été tué vendredi dernier
  • Une enquête a été ouverte pour "meurtre aggravé par préméditation et à raison de la race ou de la religion"
  • Le suspect, en fuite en Italie, s'est rendu et a accepté d'être extradé vers la France
  • Mais il n'a pas encore été remis à la justice française
  • Le Parquet national anti-terroriste ne s'est pas saisi des faits commis

57 coups de couteau

La procureure rapporte qu'Aboubakar Cissé a été atteint à 57 coups de couteaux. Cécile Gensac affirme que le principal suspect est un homme né le 19 octobre 2004. Il est décrit comme un "chrétien non pratiquant" et "très actif sur les réseaux sociaux".

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Pas un acte anti-terroriste

"Le Parquet national anti-terroriste ne s'est pas saisi des faits commis", annonce Cécile Gensac soulignant qu'il n'y a "pas de qualification terroriste et donc pas de revendication idéologique" avec le meurtre d'Aboubakar Cissé. "Les faits tournent autour ainsi d'une envie obsessionnelle de tuer une personne", livre-t-elle.

Le suspect pas encore remis à la justice française

Cécile Gensac, procureure de la République de Narbonne, rapporte ce vendredi, lors du communiqué de presse, que "des avancées ont eu lieu, même si l'intéressé n'a pas été remis à la justice française".

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"Je présente en mon nom toutes nos sincères condoléances", affirme-t-elle à la même occasion. Elle décrit Aboubakar Cissé comme une personne "dévouée et agréable", expliquant que la mosquée était pour lui "un refuge".

Un avocat de la famille de la victime estime que le meurtre est "une attaque de nature terroriste"

Dimanche, Mourad Battikh, un des avocats de la famille de la victime, avait dénoncé l'attentisme du Parquet national antiterroriste (Pnat) face à ce dossier, pour lequel il était toujours "en évaluation vendredi, en lien étroit avec le parquet de Nîmes", selon une source proche du dossier.

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"Les actes semblent davantage correspondre à un périple meurtrier, dont le premier passage à l'acte, non revendiqué, n'apparaît s'inscrire dans aucune idéologie mais relève plutôt de la fascination morbide", a-t-elle développé. Selon Me Battikh dimanche, en revanche, il ne fait "aucun doute" que le meurtre est "une attaque de nature terroriste" et "la communauté musulmane doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen".

Les avocats de la famille Cissé ont annoncé à plusieurs médias leur intention de déposer une plainte avec constitution de partie civile ce vendredi pour que l'enquête soit requalifiée en assassinat terroriste.

Le suspect, en fuite en Italie, s'est rendu

En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d'Aboubakar Cissé, lardé de dizaines de coups de couteau le 25 avril vers 9h30, dans la salle de prière de la mosquée Khadidja, à La Grand-Combe, petite commune gardoise de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès, s'est rendu le 27 avril au soir en Italie, au commissariat de Pistoia, près de Florence, accompagné d'une tante et d'un avocat.

Olivier Hadzovic, un jeune Français de 21 ans également domicilié sur la commune de La Grand-Combe, "a consenti à être remis à la France car il veut rentrer chez lui", a précisé mercredi son avocat italien, Me Giovanni Salvietti. "Et donc la procédure d'extradition accélérée a été mise en place, ce qui permettra à Olivier de pouvoir rentrer en France autour de la mi-mai", a-t-il ajouté.

Dans ses premières déclarations aux enquêteurs italiens, le jeune homme a reconnu le meurtre d'Aboubakar Cissé mais nié avoir agi par haine de l'islam, indiquant, selon son avocat, "avoir tué la première personne qu'il a trouvée" sur son chemin. Dans une vidéo qu'il a filmée juste après le meurtre, le meurtrier est pourtant entendu insulter clairement la religion de sa victime agonisante : "Je l'ai fait (...), ton Allah de merde", répète-t-il à deux reprises.