«Cette affaire doit être un point de bascule», le collectif des victimes de Joël Le Scouarnec demande une commission interministérielle

Après trois mois d’audience, l’ex-chirurgien a été condamné, mercredi, à 20 ans de réclusion dont deux-tiers de peine de sûreté, pour avoir violé et agressé sexuellement 299 de ses patients, majoritairement mineurs au moment des faits. Une affaire de pédocriminalité hors-normes qui n’a trouvé que peu d’écho dans la société. Face à ce constat, plusieurs victimes de Joël Le Scouarnec sont sorties du silence pour alerter l’opinion.
Mercredi 28 mai, l'ancien chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a été condamné à 20 ans de réclusion, la peine maximale, dont deux tiers de peine de sûreté, pour viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes, la plupart mineures au moment des faits.
Malgré plusieurs signalements, et une première condamnation en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, l’ancien chirurgien a pu agir en toute impunité pendant 30 ans. Des défaillances institutionnelles mises en lumière lors du procès.
"Cette affaire doit être un point de bascule"
Pourtant, l’ampleur de l’affaire a fait très peu réagir l’opinion, dénonce le collectif des victimes de Joël Le Scouarnec. À quelques jours de la fin du procès, ils ont demandé la création urgente d’une commission interministérielle.
Dans un courrier adressé à Yannick Neuder, ministre de la Santé, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, et Sarah El-Haïry, Haut-Commissaire à l’Enfance, le collectif souligne que le procès Le Scouarnec est "un laboratoire à ciel ouvert des défaillances systémiques", en précisant que "cette affaire doit être un point de bascule". Dans une lettre (à découvrir ci-dessous), les victimes demandent des actes concrets dans la prévention, l’écoute et la protection des enfants victimes de violences sexuelles.
Ils souhaitent que des mesures soient prises pour éviter que d’autres prédateurs puissent agir en toute impunité, mais aussi pour mieux protéger les enfants.




Le collectif doit être reçu le 11 juin par le ministre de la Santé Yannick Neuder.