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Jean-Baptiste Marty / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Selon les informations d’Europe 1, plusieurs domiciles de policiers ont été renseignés sur l'application de GPS Waze. La pastille "police", initialement dédiée au signalement des radars, a été détournée de sa fonction par des usagers. Une dizaine de fonctionnaires auraient été ciblés par des usagers jusqu’à présent non identifiés.

C'est un phénomène inquiétant. Des cas de "copwatching", autrement dit la surveillance, voire la dénonciation de policiers, ont été repérés en région parisienne. Selon les informations d’Europe 1, entre cinq et dix domiciles de policiers ont été signalés, sur l'application de GPS Waze. Des données personnelles et confidentielles, divulguées auprès du grand public, mettant en danger la vie des fonctionnaires concernés qui, en raison de leur fonction, vivent le plus souvent cachés et loin de leur lieu de travail.

La Seine-et-Marne ciblée

La plupart de ces fonctionnaires résident en Seine-et-Marne. Un village de 500 habitants dans lequel vivent plusieurs fonctionnaires est notamment concerné. Selon plusieurs sources policières, un gendarme et un CRS voisin ont eu la mésaventure de découvrir un logo de policier, devant leurs habitations respectives. Des pastilles initialement dédiées au signalement des radars sur les routes.

Pour Reda Belhaj, du syndicat Unité, ce nouveau phénomène est "très grave" car, pour lui, "les policiers vivent dans la crainte" avec cette vigilance quotidienne : "On dit bien à nos enfants de ne pas dire qu’on est policier le premier jour d’école".

"Prendre des mesures de protection"

Et le policier, qui espère une réponse rapide de la hiérarchie, de poursuivre : "Il faut déjà prendre des mesures par rapport aux domiciles des collègues qui ont déposé plainte, des mesures de protection, voire de relogement s’ils ne sont pas propriétaires, voire de mutation". 

En attendant, les forces de l’ordre concernées ont déposé plainte. Les utilisateurs à l’origine de ces logos, qui ont été retirés depuis, n’ont pour le moment pas été identifiés. Des diffusions d’informations d’autant plus préoccupantes que les menaces d’attentat sont renforcées depuis quelques mois avec le passage du plan Vigipirate en "Urgence attentat", niveau le plus élevé. "Ça rappelle l’attentat de Magnanville", souffle Reda Belhaj qui se remémore Jean-Baptiste Salvaing, assassiné, avec sa femme, à son domicile, par un terroriste islamiste.

De son côté, Google, qui gère l’application, "prend la chose très au sérieux" mais n’a pas reçu de signalements de l’Ofac, la police spécialisée en cybercriminalité. L’entreprise ne peut donc pas, pour le moment, agir et retrouver le ou les utilisateurs à l’origine de ces indications.