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«En 37 ans, je n'ai jamais vu ça» : renforts policiers et jauge réduite après la rixe survenue au tribunal de Bordeaux

Stéphane Place avec AFP - Mis à jour le . 2 min

Lundi soir, dans l'enceinte de la cour d'assises de la Gironde, une violente bagarre a éclaté lors du procès de trois jeunes hommes jugés pour la mort de Lionel, 16 ans, mortellement blessé lors d'une fusillade. Ce mardi, la jauge de la salle d'audience a été réduite de moitié et le dispositif de sécurité renforcé pour la suite du procès.

Le procès d'une fusillade mortelle survenue en 2021 à Bordeaux sur fond de rivalités entre quartiers a repris dans le calme mardi matin mais avec une jauge réduite et des renforts policiers, après une bagarre la veille. Celle-ci est survenue au sein même du palais de justice à l'issue de la première journée d'audience devant la cour d'assises de la Gironde.

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"En 37 ans, ça ne m'est jamais arrivé"

En fin de journée lundi, selon un avocat, des jeunes habillés de noir, dont certains portaient des gants coqués, étaient entrés dans la salle du procès. Alors que celle-ci se vidait à la suspension des débats, une violente rixe a opposé des membres du public, avant que la police ne parvienne à les exclure de l'enceinte. Mardi matin, la jauge de la salle d'audience a été réduite de moitié et le dispositif de sécurité renforcé pour la suite du procès. Le parquet a ouvert une enquête pour "violences en réunion". Aucune interpellation n'a eu lieu lors des faits.

Une bagarre dont a été témoin maître Éric Grosselle qui représente dans ce procès l'une des victimes. "En 37 ans de barre, je n'ai jamais vu ça. Ils sont tous rentrés en force dans la cour d'assises, les policiers étaient repoussés, on s'est repliés au fond là, et heureusement, ils sont partis. Je vous dis, en 37 ans, ça ne m'est jamais arrivé !", s'offusque-t-il.

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"La violence est de plus en plus forte, de plus en plus jeune"

Trois policiers bordelais ont été légèrement blessés au cours de cette altercation. "La sécurité n'a pas été sous-estimée parce qu'on a eu des renforts qui étaient là, mais malheureusement, on n'avait pas mesuré le fait que des bandes rivales pouvaient s'affronter dans un lieu sacralisé comme un palais de justice", lance Jérôme Burny, délégué départemental adjoint du syndicat de police Unité 33.

"Ça fait plusieurs fois qu'on le dit et partout en France et pas seulement qu'à Bordeaux, la violence est de plus en plus forte, de plus en plus jeune et sans limites. Aujourd'hui, on s'attaque à un lieu sacré comme un palais de justice et il nous faut des moyens humains", ajoute-t-il.

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La "colère" des parents de la victime

Huit accusés comparaissent dans cette affaire, dont trois pour le meurtre d'un adolescent le 2 janvier 2021 au pied de son immeuble du quartier des Aubiers, où il vendait des bonbons et sodas pour financer un séjour au ski. Des hommes cagoulés arrivés en voiture avaient ouvert le feu au fusil automatique, tuant Lionel, 16 ans, et touchant deux autres mineurs. "Vous voulez la guerre? Vous l'aurez", avait alors lancé un assaillant selon des témoins.

Un quatrième blessé, plus âgé, avait déjà été pris pour cible le mois précédent dans le cadre de rivalités entre la cité des Aubiers et celle de Chantecrit, et le frère d'un tireur présumé avait été blessé par balle la veille de l'attaque. Le procès, qui dure jusqu'au 23 mai, porte sur ces différents faits.

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Les parents de l'adolescent tué ont fait part de leur "colère" mardi matin contre ceux "qui ne respectent pas la mémoire" de leur fils. "Il faut leur faire comprendre qu'on n'est pas dans un pays sans lois (...) On compte sur la justice pour que le verdict qui sera prononcé fasse écho dans les quartiers, pour qu'il n'y ait pas d'autre Lionel", a dit son père.