Attentat du quartier de l'Opéra en 2018 : ouverture du procès de l'ami qui aurait «conditionné» l'assaillant

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Le procès d'Abdoul-Hakim Anaiev, accusé d'avoir "conditionné" le jeune jihadiste franco-russe né en Tchétchénie qui avait tué en 2018 un passant à Paris dans le quartier de l'Opéra, s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises spéciale. 

Le procès d'Abdoul-Hakim Anaiev, accusé d'avoir "conditionné" le jeune jihadiste franco-russe né en Tchétchénie qui avait tué en 2018 un passant à Paris dans le quartier de l'Opéra, s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises spéciale. Âgé de 20 ans au moment des faits, il est accusé de "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteintes aux personnes". Vêtu d'une chemise bleu clair et d'un pantalon gris, Abdoul-Hakim Anaiev se tenait assis sans bouger en attendant l'ouverture de l'audience.

Lutte acharnée

De nombreuses parties civiles emplissaient les bancs de la petite salle du palais de justice. Ce procès débute à Paris moins de deux semaines après l'assassinat du professeur de français Dominique Bernard, poignardé à mort devant son collège-lycée d'Arras (Pas-de-Calais), le 13 octobre, par un ancien élève de nationalité russe, né en Ingouchie. La France est actuellement placée en alerte "urgence attentat". Ronan Gosnet, 29 ans, employé d'une librairie du quartier de l'Opéra à Paris, avait été tué le 12 mai 2018 - après une lutte acharnée - par un homme franco-russe né en Tchétchénie, Khamzat Azimov, armé d'un couteau de cuisine.

L'assaillant s'en était ensuite pris à un autre passant, résident du Luxembourg et de nationalité chinoise, lui plantant son couteau dans le dos. Gravement blessé, cet homme avait découvert deux mois et demi après l'attaque que la pointe du couteau, que les enquêteurs n'avaient pas retrouvée, était logée dans son crâne. Au total, l'assaillant s'en était pris à une dizaine de personnes.

Un "membre actif" de la propagande pro-EI

Appelés au secours, les policiers l'avaient tué après avoir tenté de le maîtriser à l'aide d'un taser. L'attaque avait été revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI), et une vidéo d'allégeance testamentaire de Khamzat Azimov avait été diffusée le lendemain sur les canaux de communication de l'EI. Abdoul-Hakim Anaiev, ami de Khamzat Azimov depuis le lycée, est soupçonné d'avoir joué un "rôle central" dans le "conditionnement" du jeune homme pour passer à l'acte, avait estimé l'enquête.

Lui-même "membre actif" de la propagande pro-EI, le Franco-Russe également né en Tchétchénie est soupçonné d'avoir présenté son ami à d'autres sympathisants de l'EI et des personnes "radicalisées", dont certaines avaient "des idées de départ en Syrie" et des "projets d'attentats". Selon l'accusation, les faits démontrent "une totale adhésion" d'Abdoul-Hakim Anaiev à l'attaque perpétrée par son ami. Le procès doit durer jusqu'au 31 octobre.