Attentat de Nice : l'information judiciaire sur le volet sécurité étendue

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86 personnes ont été tuées le 14 juillet 2016 lors de l'attentat de la Promenade des Anglais à Nice. © Valery HACHE / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Valery HACHE / AFP
Les magistrats chargés de l'information judiciaire sur la sécurisation de la Promenade des Anglais le soir de l'attentat du 14 juillet 2016 ont étendu leurs qualifications aux chefs d'homicides et blessures involontaires. Après le procès de l'attentat en lui-même, qui s'est tenu l'an dernier, ce second dossier concerne la sécurisation mise en place conjointement par les autorités municipales et préfectorales pour la "Prom' Party" organisée le soir de l'attentat.

Les magistrats chargés de l'information judiciaire sur la sécurisation de la Promenade des Anglais le soir de l'attentat du 14 juillet 2016 ont étendu leurs qualifications aux chefs d'homicides et blessures involontaires, a indiqué samedi à l'AFP le procureur de Nice. "À la mise en danger de la vie d'autrui s'ajoutent désormais trois qualifications, homicides involontaires, blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois et blessures involontaires avec incapacité inférieure à trois mois", a précisé Damien Martinelli, procureur de la République, confirmant une information de la radio France Info.

Demandes d'actes et de requalification

Cette extension des qualifications de l'enquête fait suite à une demande d'actes et de requalification formulée par Me Virginie Le Roy, avocate de l'association de victimes Promenade des Anges. En juillet, le procureur de la République de Nice, à l'époque M. Xavier Bonhomme, avait demandé aux magistrats instructeurs d'approuver les demandes des parties civiles.

 

Les trois magistrats instructeurs ont fait droit à trois demandes d'actes : l'audition d'un policier impliqué dans l'organisation de l'événement, le versement du rapport déposé à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) par la Direction départementale de la sécurité publique et la recherche et le versement d'un rapport d'analyse des risques terroristes qui aurait été commandé par la ville de Nice avant l'attentat.

Plusieurs autres demandes d'actes ont été rejetées, ce dont Me Le Roy compte faire appel. "Il s'agit notamment des mains courantes de la police, seules à même de montrer quel était ce soir-là le dispositif policier réellement mis en place, qui était où, avec quel véhicule et avec quel armement", a indiqué à l'AFP l'avocate.

Dossier sur la sécurisation mise en place par les autorités municipales et préfectorales

Cette extension des qualifications ne préjuge en rien de mises en examen futures et a fortiori de la tenue d'un procès dans le volet sécuritaire de l'attentat de Nice, lors duquel Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un trentenaire tunisien demeurant à Nice, avait foncé dans la foule réunie en bord de mer pour la fête nationale. L'auteur avait été abattu par la police.

Le procès sur l'attentat lui même, qui a permis de juger des complices de l'auteur, s'est achevé en décembre avec des condamnations de deux à 18 ans d'emprisonnement, contre huit personnes. Ce second dossier concerne la sécurisation mise en place conjointement par les autorités municipales et préfectorales pour la "Prom' Party" organisée le soir de l'attentat.

Quatre personnes sont placées sous statut de témoin assisté : Christian Estrosi, maire de Nice, à l'époque 1ᵉʳ adjoint chargé de la sécurité, Philippe Pradal, député Horizons, maire de Nice en 2016, Adolphe Colrat, préfet des Alpes-Maritimes en 2016, aujourd'hui président de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, et son chef de cabinet de l'époque, François-Xavier Lauch, aujourd'hui préfet de l'Hérault.