Le parquet de Nice s'est dit favorable mercredi à une requalification des faits en "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur les mesures de sécurité lors de l'attentat de Nice. 1:32
  • Copié
Frédéric Michel avec AFP / Crédit photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP , modifié à
Ouverte au départ qualifiée pour "mise en danger de la vie d'autrui", le parquet de Nice s'est dit favorable mercredi à une requalification des faits en "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur les mesures de sécurité lors de l'attentat de Nice, qui avait fait 86 victimes le 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais.

Le parquet de Nice s'est dit favorable mercredi à une requalification des faits en "homicides et blessures involontaires" dans l'enquête sur les mesures de sécurité lors de l'attentat de Nice, qui avait fait 86 victimes le 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais. "Les faits sont susceptibles d'une requalification en homicides et blessures involontaires commis par maladresse, imprudence et négligence", a déclaré à l'AFP le procureur de Nice Xavier Bonhomme, confirmant une information du Parisien. L'enquête était jusqu'à présent ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui".

Les trois juges d'instruction devront se prononcer sur cette requalification. S'ils refusent, le parquet pourrait alors faire appel et ce serait à la chambre d'instruction de trancher. 

Plus de 400 personnes avaient été blessées

Cette requalification serait un rebondissement et une grande nouvelle pour les familles des victimes qui se battent depuis des années et qui espèrent un jour un procès sur l'organisation de ce funeste 14 juillet 2016 où près de 30.000 personnes étaient réunies sur le bord de mer pour le feu d'artifice de la Fête nationale quand un camion de 19 tonnes, piloté par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un trentenaire tunisien demeurant à Nice, avait foncé dans la foule. Plus de 400 personnes avaient été blessées et 86 tuées avant que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ne soit abattu par les forces de l'ordre.

Le procès sur l'attentat lui même, qui a permis de juger des complices de l'auteur de l'attentat, s'est achevé en décembre avec des condamnations de deux à 18 ans d'emprisonnement, contre huit personnes. Mais ce second dossier concerne la sécurisation mise en place conjointement par les autorités municipales et préfectorales pour la "Prom' Party" organisée le soir de l'attentat. La semaine dernière, à l'occasion du septième anniversaire de l'attentat, plusieurs associations locales de victimes avaient fait part de leur "réelle inquiétude" sur les suites judiciaires de ce volet sécuritaire.

Quatre personnes placées sous le statut de témoins assistés

Dans ce dossier, personne n'a été directement mis en examen mais quatre personnes ont été entendues et placées sous le statut de témoins assistés : l'ancien préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, son directeur de cabinet de l'époque, François-Xavier Lauch, l'actuel maire de Nice Christian Estrosi, à l'époque premier adjoint chargé de la sécurité pour cause de cumul des mandats, et Philippe Pradal, aujourd'hui premier adjoint de M. Estrosi, qui occupait la fonction de maire au moment de l'attentat.

Si la qualification des faits évolue et de nouveaux actes d'enquête sont décidés, ces témoins assistés ou d'autres personnes pourraient être mises en examen, ce qui ne préjuge pas de leur culpabilité.