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Jean-Baptiste Marty / Crédits : Crédit MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP , modifié à
Selon une note du renseignement français qu’Europe 1 a pu consulter, les opérations de désinformation russe se multiplient depuis quelques semaines, avec la diffusion de reportages de certains médias français dénaturés de leurs propos initiaux. Une stratégie du Kremlin qui vise à discréditer la France sur les réseaux sociaux à l'approche des JO de Paris. 

Les opérations d’ingérence russe à l’assaut des médias français. À l’approche des Jeux olympiques de Paris, le phénomène inquiète de plus en plus les autorités. Selon une note du renseignement qu’Europe 1 a pu consulter, les opérations de désinformation venues de Russie se multiplient depuis quelques semaines, avec la diffusion de reportages de certains médias français dénaturés de leurs propos initiaux. Une stratégie du Kremlin qui vise à discréditer la France sur les réseaux sociaux. 

Le 8 avril 2024, un faux reportage usurpant le logo de TF1 allègue que des entreprises, dont Spotify ou Hochland, se retirent des sponsors des Jeux olympiques parisiens. Le 9 avril 2024, un autre reportage de TF1, sans commentaire, mais sous-titré en ces termes : "Les autorités auraient demandé aux femmes parisiennes enceintes d’accoucher avant les JO pour désengorger les hôpitaux". Quelques jours plus tard, au tour de la radio RFI d’être ciblée. Un reportage modifié dans lequel Geneviève Darrieussecq, ancienne secrétaire d’État, critique la réduction du budget alloué à la commémoration du 80e anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie en raison des Jeux olympiques. Des images détournées et diffusées sur des canaux Telegram russes. 

"Fragiliser l’image" de la France

Un phénomène en recrudescence depuis le début du mois d’avril, selon une note du Renseignement. Les autorités pointent du doigt "des opérations numériques d’influence et des manœuvres informatiques". "Fragiliser l’image de notre pays et de ses dirigeants dans le monde. Et de ce point de vue, les Jeux olympiques représentent une occasion unique en diffusant des narratifs remettant en cause la capacité de notre pays à mener à bien ce grand événement", indique à Europe 1, David Colon, enseignant et chercheur à Sciences Po Paris et spécialiste des questions russes.

Accumulation des opérations d’ingérence

Des opérations de désinformation sur les réseaux sociaux qui s’ajoutent à d’autres comme les étoiles de David retrouvées dans le 14e arrondissement de Paris en octobre dernier. Un commanditaire moldave, dirigé par le Kremlin, avait été identifié par les enquêteurs. Face à ce phénomène et à l’approche des Jeux olympiques, les autorités françaises redoublent de vigilance. Même si cette logique de propagande reste pour le moment à l’échelle de la Russie, ces reportages mensongers peuvent être exportés "auprès d’un public francophone" et "trouver un écho auprès de sphères anti-JO", avec des membres contestataires confortés dans leurs convictions et leur volonté de perturber le bon déroulé de l’événement.