REPORTAGE - Océans : à bord du bateau We Explore, les scientifiques alertent sur l'état de la biodiversité marine
Co-organisée par la France et le Costa-Rica, la troisième conférence des Nations unies sur l'océan a lieu ce lundi à Nice. L'objectif : donner la parole aux scientifiques et ONG qui alertent sur les dangers qu'encoure la biodiversité marine. Et parmi eux se trouve le célèbre skipper Roland Jourdain, qui a accueilli Europe 1 pour une mission bien particulière.
Ce lundi démarre à Nice la troisième conférence des Nations unies sur l’océan. Co-organisée par la France et le Costa-Rica, cette conférence vise à "accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan". En parallèle, depuis plusieurs jours, des scientifiques multiplient les conférences sur différents thèmes.
De nombreuses ONG sont également présentes, à l'instar de We Explore, un bateau éco-conçu et barré par le célèbre skipper Roland Jourdain, pour aller à la découverte des cachalots entre les côtes italiennes et varoises. Un sanctuaire transfrontalier pour la sauvegarde de la biodiversité marine appelé Pélagos.
Écouter la mer
Casque sur les oreilles, les yeux rivés sur des graphiques colorés qui s'affichent sur son ordinateur, Hervé Glotin écoute la mer. "Ce qui fait du bruit - dans un rayon de 500 mètres à 10 kilomètres - on peut le capter", présente-t-il. Ce professeur de l'université de Toulon est acousticien et informaticien.
"Donc on peut compter les cachalots, on peut compter les rorquals et là on pourra venir voir les préfets, les compagnies maritimes en leur expliquant : 'Vous passez par là, attention c'est une garderie, attention là-bas c'est le restaurant. Ralentissez ou faites un petit détour'", détaille le scientifique.
"On a perdu de vue l'essentiel"
François Sarano, lui, est océanographe et président de l'association Longitude 181. Il se bat pour la protection des espèces marines. "15% des cachalots que nous observons présentent des cicatrices liées à une collision ou aux hélices. Ce que nous demandons, nous, c'est de diminuer la vitesse des bateaux dans les 12 milles, soit les eaux territoriales. Il faut du courage politique", alerte-t-il.
Double vainqueur de la Route du Rhum, le skipper Roland Jourdain met régulièrement à disposition des scientifiques son catamaran We Explore : "Ca ne peut pas continuer comme ça, d'aller de plus en plus vite, à accélérer sans se poser de questions. Notre terrain de jeu, notre terrain de glisse, c'est d'abord et avant tout le terrain du vivant. On a perdu de vue l'essentiel en fait", dit-il avec gravité. Et ses amoureux de la mer réclament une réelle protection des aires marines.