Faire le tour du monde en avion à hydrogène : «Le but, c'est de frapper les esprits», explique Bertrand Piccard

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Yanis Darras
Après avoir relevé le défi de l'avion solaire, l'aéronaute suisse se prépare à refaire un nouveau tour du monde. Cette fois-ci, l'explorateur a choisi un autre mode de propulsion. Avec le Climate Impulse, il  souhaite prouver la viabilité de l'avion à hydrogène et lutter contre "l'éco-pessimisme".

Le défi est lancé. Quelques années après avoir fait le tour du monde à bord d'un avion solaire, le Solar Impulse, l'explorateur Bertrand Piccard revient avec un nouveau projet. Nouvel objectif : refaire le tour du monde, cette fois-ci à bord d'un avion à l'hydrogène baptisé Climate Impulse. Invité ce vendredi au micro de Dimitri Pavlenko, l'explorateur ne cache pas sa volonté de frapper les esprits pour montrer la faisabilité de son projet. 

"Donner l'exemple"

"On compte arriver à faire en huit à neuf jours un tour complet de la planète, sans escale. Le but, c'est de frapper les esprits. Il faut monter que, avec un peu d'ambition, un peu de remise en question, de disruption, on doit être capable de faire des choses qui n'ont jamais été faites et donner l'exemple", appuie-t-il au micro d'Europe 1. 

Pour y parvenir, Bertrand Piccard et son copilote Raphaël Dinelli commencent la construction de ce nouvel oiseau de 34 mètres d'envergure, au style de P38 Lightning en référence à l'appareil dans lequel Antoine de Saint-Exupéry a disparu en mer méditerranée en 1944. 

Une forme de lutte contre l'écoanxiété

"J'en ai assez de l'éco-pessimisme ambiant", confie l'explorateur. "Ça suffit de tous ces gens qui disent qu'on n'y arrivera pas, qu'il n'y a pas de solutions, qu'il n'y a plus d'espoir, ou de ceux qui disent qu'il faut continuer comme on le fait le plus longtemps possible. En fait, ce n'est ni l'un ni l'autre", assure-t-il. 

"Il faut remettre de l'esprit pionnier, il faut remettre la disruption. Il faut se rappeler comment on a évolué dans le passé et se remettre à évoluer", conclut-il. Le Climate Impulse prendra son envol en 2028. Le projet devrait notamment permettre à Airbus, qui participe à l'aventure, d'avoir un premier retour d'expérience technologique. Le constructeur aéronautique ambitionne de proposer ses premiers avions de ligne à hydrogène dès le milieu des années 2030.