Accusé de recul écologique sur les pesticides, le gouvernement répète l'objectif de réduction

© Alain JOCARD / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : Alain JOCARD / AFP
Alors que le gouvernement a annoncé "mettre en pause" le plan Ecophyto, est "hors de question qu'il y ait un recul qui menace la santé ou la biodiversité", a assuré le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Cette annonce avait suscité l'inquiétude des associations et des élus écologistes.

La baisse des pesticides est "une trajectoire sur laquelle nous ne reviendrons pas" et il est "hors de question qu'il y ait un recul qui menace la santé ou la biodiversité", a assuré dimanche le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. "Il n'a pas été dit qu'on arrêtait le plan Ecophyto. Il a été dit qu'on le mettait sur pause jusqu'au Salon de l'agriculture", a déclaré le ministre au Grand Jury-RTL-M6, quelques jours après les annonces du Premier ministre pour calmer la colère des agriculteurs.

 

"Est-ce qu'une pause est un retour en arrière ? Non, une pause est une pause", a martelé Christophe Béchu, alors que la mise sur pause du plan Ecophyto décrétée par Gabriel Attal a suscité l'inquiétude des associations et des élus écologistes. "Il y a des inquiétudes et des inquiétudes légitimes que je comprends" mais "il n'a pas été dit qu'on arrêtait le plan Ecophyto", a déclaré le ministre, qui a réitéré l'objectif de baisse de 50% des pesticides d'ici 2030, avec le credo de pas d'interdiction sans solution alternative.

La "baisse des pesticides pour l'avenir est une trajectoire sur laquelle nous sommes engagés et sur laquelle nous ne reviendrons pas", a souligné Christophe Béchu. "La pause, c'est pas la marche arrière", a assuré en même temps le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, sur LCI.

"On a besoin de remettre de la cohérence dans les indicateurs"

Selon les ministres, la pause va permettre de redéfinir l'indicateur de mesure de l'usage des pesticides, qui s'annonce comme une grande bataille des trois prochaines semaines, d'ici au début du Salon de l'agriculture (24 février), la date butoir demandée par les agriculteurs protestataires pour voir se concrétiser plusieurs annonces. "On a besoin de remettre de la cohérence dans les indicateurs parce que celui qui fait des efforts est moins bien noté que celui qui n'en fait pas", a dit Marc Fesneau. Pourquoi garder "notre petit indicateur français" alors qu'un "indicateur européen est en train de se construire ?"

Selon Christophe Béchu, les pesticides les plus dangereux, les CMR-1, ont "baissé de 96% au cours des cinq dernières années" en France, et l'indicateur français, le Nodu, ne "nous conduit pas à nous en rendre compte car on continue a regarder les pesticides non pas en fonction de leurs risques mais les pesticides de manière générale".

Le ministre de la Transition écologique a notamment fait référence à l'indicateur HRI1 (indicateur de risque harmonisé) qui existe déjà au niveau européen, alors qu'"aujourd'hui c'est plutôt le QSA (quantité de substance active) ou le Nodu (nombre de doses unité) qui sont davantage mis en avant".