Coupe du monde : les cinq choses à retenir de la victoire de la Belgique contre le Japon

La joie des Belges a été d'autant plus belle que la victoire a été longue à se dessiner.
La joie des Belges a été d'autant plus belle que la victoire a été longue à se dessiner. © PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
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La Belgique, menée 2 à 0 par une magnifique équipe japonaise, s’est qualifiée pour les quarts de finale (3-2) grâce à un but de Chadli à la dernière seconde. Tout simplement renversant.

Le miracle belge a eu lieu ! La Belgique, menée 2 à 0 par le Japon, est revenue de l’enfer pour l’emporter à la dernière seconde de jeu (3-2), lundi, en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Les Diables rouges, longtemps en souffrance face à une magnifique équipe japonaise, ont été sauvés d’une immense désillusion par leurs deux remplaçants, Marouane Fellaini, auteur de l’égalisation (74e), et Nacer Chadli (90e+4), buteur au bout du temps additionnel. Au caractère, les Belges rejoignent le Brésil en quarts de finale pour une affiche diablement excitante. Les Japonais, eux, peuvent nourrir de gros regrets.

L’action qui a tout fait basculer. La prolongation se profilait quand le Japon a obtenu un dernier corner, juste après un superbe arrêt de Thibaut Courtois sur un coup franc lointain de Keisuke Honda (93e). Dans la foulée, le gardien belge a facilement capté le corner pour relancer immédiatement sur Kevin De Bruyne, laissé totalement seul par des Japonais partis à l’attaque. La suite est un modèle de contre.

Le milieu de Manchester City a remonté tout le terrain, à toute vitesse, pour décaler Thomas Meunier à l’entrée de la surface. En une touche, le latéral du PSG a centré sur Romelu Lukaku, dont la magnifique feinte a profité à Nacer Chadli. Ce dernier n’a plus eu qu’à pousser la balle au fond des filets pour envoyer les siens au paradis (94e). Du grand art.

Des Diables rouges à réaction. Avant d’arracher la victoire, la Belgique est passée par toutes les émotions. Les Belges ont d’abord connu la frustration d’une première période bien timide, malgré quelques situations chaudes. La consternation a ensuite gagné les rangs des Diables rouges, avec deux buts encaissés au retour des vestiaires en quatre petites minutes (48e et 52e).

Mais à la peur d’une élimination sans gloire a succédé l’espoir, là aussi en à peine quelques minutes, avec la réduction du score de Jan Verthongen d’une belle tête lobée après une sortie hasardeuse d'Eiji Kawashima (69e), puis avec l’égalisation de Fellaini d’une nouvelle tête, sur un centre d’Eden Hazard (74e). Vingt minutes plus tard, Chadli délivrait tout un peuple. C’est ce qu’on appelle les montagnes russes.

Le coaching gagnant de Roberto Martinez. À 0-2, la Belgique n’en menait pas large. Tout a pourtant changé avec le coaching de Roberto Martinez. À la 65e minute, l’entraîneur espagnol a eu l’audace d’opérer un double changement, avec les entrées coup sur coup des régulièrement discutés Fellaini (à la place de Mertens) et Chadli (à la place de Carrasco). Dix minutes plus tard, son coup de poker s’est avéré gagnant avec l’égalisation de… Fellaini (69e). Et au bout du temps additionnel, l’autre remplaçant, Chadli, donnait encore raison à son entraîneur (94e).

Les regrets japonais. Le coach japonais, Akira Nishino, doit sans doute se demander comment son pays est passé si près du plus grand exploit de son histoire. Car pendant une heure, les "Samurai Blue" ont récité une partition parfaite. Bien organisés en défense, les Nippons ont parfaitement contenu l’armada offensive belge en première période. Puis, dès le début la deuxième période, ils sont passés à l’attaque avec deux superbes buts.

Ils ont d’abord ouvert le score sur un contre supersonique, une passe en profondeur de Takashi Inui parfaitement exploitée par Genki Haraguchi, dont le tir croisé a trompé Courtois (48e). Puis, dans la foulée, le même Inui a expédié une frappe sublime des 20 mètres dans le petit filet du gardien de Chelsea, impuissant (52e). Mais du rêve au cauchemar, il n’y a qu’un pas. Les Japonais s’en souviendront pendant très, très longtemps…

Un alléchant Belgique-Brésil. Les Belges n’oublieront pas de sitôt ce huitième de finale. Ils peuvent désormais se concentrer sur leur prochaine rencontre, et quelle rencontre : le quart de finale face au Brésil. La génération des Hazard, De Bruyne, Courtois et compagnie, annoncée comme la plus talentueuse de la Belgique, a l’occasion de faire oublier la désillusion de l’Euro 2016 (élimination en quarts par le pays de Galles). S’ils battent le Brésil, ils imiteraient leurs glorieux aînés de 1986, les seuls à avoir atteint les demi-finales. Pour enfin être à la hauteur des attentes.