EXCLU - Drôme : «On se serait cru sur une scène de guerre», le récit glaçant de Josette, témoin des violences

C'est dans cette salle des fêtes que des habitants de Crépol dans la Drôme participaient à un bal qui a sombré dans la violence. 6:09
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Romain Rouillard (propos recueillis par Jean-Luc Boujon, correspondant dans la Drôme) , modifié à
Membre du comité des fêtes, Josette Place a tout vu du déchaînement de violences qui a conduit à la mort d'un adolescent de 16 ans lors d'un bal à Crépol dans la Drôme. Au micro d'Europe 1, elle décrit la chronologie des évènements et la barbarie d'individus "venus pour tuer".

L'incompréhension et la sidération continuent de parcourir les environs de Crépol dans la Drôme. C'est dans cette commune sans histoire que des habitants participaient à un bal samedi soir avant que leur soirée ne bascule dans l'horreur. Alors que les festivités prenaient fin, une bande d'individus poignarde à l'aveugle plusieurs participants, dont Thomas, 16 ans, qui succombera à ces blessures. Un déferlement de violence glaçant auquel Josette Place a assisté. Cette retraitée est membre du comité des fêtes et faisait partie de l'organisation de la soirée. Au micro d'Europe 1, elle revient sur ces quelques minutes qui ont noyé le village en plein cauchemar. 

"Le bal finissait, il devait être 1h30 ou 1h45 du matin. Les gens étaient prêts à sortir et au moment où certains jeunes sortaient, d'autres, à l'extérieur, voulaient rentrer", se souvient Josette Place. Le drame qui allait suivre commençait alors à s'écrire. "Le vigile a interdit l'entrée puisque c'était la fin. Mais ça a dégénéré". 

"Ça ressemblait à une boucherie" 

Selon Josette Place, les agresseurs étaient armés de "parpaings", mais aussi de "longs couteaux, qui devaient faire entre 20 et 25 cm". Des armes blanches dont ils ont fait usage pour "massacrer des gens". "Ils sont arrivés avec leurs couteaux et plantaient le premier qui sortait", poursuit-elle, assurant que les agresseurs avaient "encerclé la salle des fêtes", bien décidés à commettre leurs atrocités. "Et heureusement qu'ils n'ont pas pu rentrer, que les videurs les ont arrêtés. Sinon, plus personne ne serait là".

L'organisatrice décrit, malgré tout, un paysage de désolation. "Il y avait du sang à l'extérieur, énormément, mais aussi dedans. Ça ressemblait à une boucherie, les personnes qui saignaient, on les faisait rentrer pour les protéger. On se serait cru sur une scène de guerre", assure Josette Place, qui refuse le terme de "rixe" et privilégie celui d'"attaque". "Des jeunes étaient là pour s'amuser et d'autres sont venus pour tuer", insiste-t-elle. Et de mettre également l'accent sur le jeune âge des agresseurs. Deux individus, sur les sept interpellés ce mardi, sont d'ailleurs mineurs, selon les informations d'Europe 1. 

"Surtout, pas d'excuses" 

Josette Place décrit, ce soir-là, des individus en survêtement, le visage vaguement dissimulé sous une capuche. "Dehors, on ne voyait rien, il n'y avait pas de lumière. Nous étions dans le noir complet". D'après ses souvenirs, une poignée d'agresseurs a d'abord observé les lieux avant d'"appeler la bande pour venir finir". "Certains vous disent 'Ils sont venus tuer des blancs'. Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont venus pour tuer", martèle la retraitée dont trois des petits-enfants, heureusement sains et saufs, figuraient parmi les participants. Josette Place attend désormais une punition exemplaire à l'encontre des agresseurs. "Surtout, pas d'excuses", conclut-elle.