La "priorisation" des tests de dépistage du coronavirus "ne fonctionne plus" face à l'augmentation de la "pression sanitaire", car les patients symptomatiques et les cas contacts représentent désormais à eux seuls "un nombre conséquent" de tests à réaliser, a reconnu jeudi le ministre de la Santé au Sénat. Olivier Véran a toutefois estimé que les mesures telles que les 20 nouveaux sites de tests en cours de déploiement en Ile-de-France représentaient "des dispositions efficaces" et assuré que "les laboratoires s'apprêtent à faire encore davantage de tests demain".
"La priorisation demandée en août a fonctionné, jusqu'à ce qu'elle ne fonctionne plus"
Le ministre avait expliqué fin août que les laboratoires devaient assurer un accès plus rapide aux tests pour les personnes présentant des symptômes du Covid-19, les personnes ayant été en contact avec un cas confirmé et le personnel soignant, quitte à demander aux autres publics, notamment ceux ayant besoin d'un test négatif pour voyager, d'attendre pour se faire tester. Mais "plus la pression sanitaire monte, plus le nombre de gens positifs et de cas contacts monte, plus le public prioritaire augmente", a-t-il expliqué, devant la commission d'enquête du Sénat sur la gestion sanitaire de l'épidémie de Covid-19.
"Face à cela, la priorisation demandée en août a fonctionné, jusqu'à ce qu'elle ne fonctionne plus. C'est allé très vite", a-t-il ajouté, au cours de ses plus de trois heures d'audition.
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"Les délais" pour avoir les résultats "se réduisent déjà"
Il a toutefois affirmé que si le délai de résultats de tests dans certaines métropoles était "problématique", cet embouteillage n'était "pas responsable de la reprise épidémique" actuelle. "Les délais se réduisent déjà, à mon avis les prochains chiffres seront bien meilleurs que les derniers", a-t-il aussi avancé.
En moyenne, 55% des résultats sont rendus dans les 36 heures, et les deux tiers dans les 48 heures, avait indiqué le ministre mercredi soir au cours d'un point presse. "Si jamais nous étions en difficulté malgré" les nouvelles dispositions prises, "et si le nombre de cas prioritaires devenait tel que nous n'arrivions pas à faire face à l'objectif de la réduction des délais", le gouvernement pourrait revenir à la "prescription obligatoire" pour se faire tester, qui avait été supprimée mi-juillet.