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Alexis Patri , modifié à
Invité lundi de "Culture Médias" pour le nouveau numéro des "Pouvoirs extraordinaires du corps humain", le médecin Michel Cymes s'est également exprimé sur la crise sanitaire. Pour lui, il est temps d'accélérer la campagne de vaccination contre le Covid-19. Il s'interroge également sur l'utilité du "collectif citoyen" que va créer le gouvernement.
INTERVIEW

"On ne va pas faire de langue de bois : ça ne va pas assez vite". Le médecin Michel Cymes s'inquiète lundi dans Culture Médias de la lenteur française à vacciner la population contre le Covid-19. Il appelle donc à une accélération rapide de la campagne de vaccination. Il s'étonne aussi de l'utilité de la composition par le gouvernement d'un collectif citoyen de 35 Français, tirés au sort ce lundi, afin d'impliquer la population dans la stratégie vaccinale.

"Je pense qu'on en a loupé un peu le départ dans les starting blocks et qu'on va essayer d'arranger les choses. Mais ça ne va pas assez vite", ajoute-t-il. Selon lui, l'exécutif est peut-être "traumatisé par le H1N1 et les vaccinodromes", et voudrait éviter les attaques subies par Roselyne Bachelot, à l'époque ministre de la Santé.

Mais il point également un problème de bureaucratie. "Il faut des congélateurs qui permettent de maintenir les doses à -80°C, rappelle-t-il. Et d'après ce que j'ai lu, il y a je ne sais pas combien de ces congélateurs qui attendent le feu vert de l'Etat. Ce n'est pas possible."

"Je n'aimerais pas être ministre de la Santé aujourd'hui"

Michel Cymes s'interroge aussi sur la décision gouvernementale de créer un collectif citoyen de 35 Français tirés au sort pour se prononcer sur la stratégie vaccinale de la France. "Je me demande s'il est vraiment nécessaire de pousser la démocratie jusqu'à ces extrêmes, qui consisteraient à demander à 35 personnes représentatives des Français ce qu'elles peuvent penser de la campagne de vaccination", explique-t-il.

Car le médecin rappelle que le pays compte déjà suffisamment d'instances compétentes sur le sujet. "Nous avons des experts. Il y a un comité scientifique autour de Macron. Tout le monde aujourd'hui va dans la direction d'une campagne de vaccination", rappelle Michel Cymes. 

Il se montre cependant conciliant envers Oliver Veran. "Je n'aimerais pas être ministre de la Santé aujourd'hui. Je crois qu'Olivier fait très bien son boulot", estime-t-il. "Il y a des problèmes, il y a eu des retards au décollage, des problèmes pour la campagne de vaccination, ok. Mais je ne suis pas sûr que ces 35 personnes tirées au sort vont nous apporter grand chose."