Prêter la Joconde au Louvre-Lens : "On va l'étudier sérieusement", promet Nyssen

François Nyssen 1280
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La ministre de la Culture doit aborder jeudi la question d'un prêt de la Joconde à l'extension lensoise du Louvre avec Jean-Luc Martinez, le président du musée parisien.
INTERVIEW

Les supporters du RC Lens ont remis le sujet sur le tapis. "Mona Lisa, le cœur du peuple lensois bat pour toi", pouvait-on lire sur une banderole déployée le 10 février lors d'un match contre Valenciennes. Depuis la naissance du projet du Louvre-Lens, les élus locaux espèrent que le musée puisse accueillir un jour le plus mystérieux sourire de l'histoire de l'art. Impossible, répondent les conservateurs parisiens, arguant de la fragilité du tableau de Leonard de Vinci, peint il y a cinq siècles sur une fine plaque de bois. "Nous avons eu la même réaction quand on nous a proposés de sortir la tapisserie de Bayeux pendant la réfection du musée", a réagi jeudi sur Europe 1 Françoise Nyssen, la ministre de la Culture.

"Il faut faire attention à la préservation". Résultat : l'immense fresque textile du XIe siècle va quitter le Musée de la tapisserie de Bayeux pour être exposée en Grande-Bretagne jusqu’en 2022. "L'offre culturelle existe, pourquoi serait-elle confinée à certains lieux et pas accessible à tous ?", pointe la responsable gouvernementale. Concernant la Joconde, "on va l'étudier sérieusement", promet Françoise Nyssen qui doit rencontrer jeudi Jean-Luc Martinez, le président du Louvre, "et lui en reparler". "Après, il faut faire attention à la préservation et à ce que ça représente", souligne-t-elle.

"Le fer de lance de toute mon action, en tant que ministre de la Culture, c'est de lutter contre la ségrégation culturelle. Pour cela, l'un des piliers c'est un grand plan sur l'itinérance", fait encore valoir Françoise Nyssen. La Joconde n'a plus quitté l'enceinte du Louvre depuis 1974, pour être exposée à Tokyo et à Moscou sur décision express de l'Elysée, au grand dam des conservateurs de l'époque.