Michèle Rubirola (micro en main) a démissionné mardi après-midi. 2:12
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Stéphane Frangy, édité par
La maire écologiste de Marseille Michèle Rubirola a démissionné mardi pour raisons de santé, après moins de six mois de mandat. Une décision qui a provoqué l’amertume et la déception de ses électeurs, interrogés par Europe 1 dans les rues de la cité phocéenne.
REPORTAGE

Michèle Rubirola n’aura gardé son fauteuil que six mois. L’écologiste, première femme élue maire de Marseille en juin dernier, a démissionné mardi après-midi, avançant des raisons de santé. Michèle Rubirola, qui avait conduit à la victoire une liste d’union de la gauche, le Printemps marseillais, a souhaité que son premier adjoint, le socialiste Benoît Payan, prenne sa succession.

Ce rebondissement, qui arrive en pleine crise sanitaire, sociale et financière pour la deuxième ville de France, a provoqué la déception de ses électeurs, interrogés par Europe 1.

"C’est une mascarade"

Après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR), Michèle Rubirola avait réussi à faire basculer à gauche la cité phocéenne, grâce à un attelage inédit entre EELV, le Parti socialiste, le Parti communiste et une partie des Insoumis. Cinq mois et demi après son élection, c’est la douche froide pour ses électeurs. "Il y avait beaucoup d’espoir qui reposaient sur elle. Elle n’aurait pas dû se présenter. Quand on détient un titre comme maire de Marseille, on doit l’assumer jusqu’au bout", se désole un Marseillais.

"C’est une mascarade, elle nous a fait perdre du temps. On ne la voit pas beaucoup et elle n’avait pas l’air très à l’aise dans ce rôle là", poursuit-il.

"La rumeur circulait dans Marseille"

Depuis ses débuts à la mairie, Michèlele Rubirola s'est mise en retrait à plusieurs reprises, notamment pour raisons de santé. Mal à l'aise face aux caméras, de son propre aveu, elle laissait souvent la place à son premier adjoint, le socialiste Benoît Payan. "La rumeur circulait dans Marseille, c’était écrit à l’avance. De son propre aveu, le costume était un peu trop grand pour elle. C’était elle qui était tête de liste, mais tout le monde savait que c’était Benoît Payan qui dirigeait", analyse un autre Marseillais.

Benoît Payan avait assuré notamment l’intérim de Michèle Rubirola en septembre, quand l’édile s’était absentée plusieurs semaines en raison d’une opération chirurgicale. L’éphémère maire de Marseille a exprimé son souhait que sa succession soit assurée par son premier adjoint, mais ce ne sera pas chosé aisée. Car Benoît Payan ne fait pas l'unanimité au sein du Printemps marseillais, notamment en raison de son étiquette socialiste.