Michèle Rubirola Marseille 1:13
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Stéphane Frangy, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
La maire de Marseille, Michèle Rubirola, a annoncé sa démission mardi après-midi, pour raison de santé. Epuisée, l'édile écologiste, qui avait fait basculer la ville à gauche en juin dernier, dit vouloir laisser la main à son premier adjoint, Benoît Payan. Mais "inverser les rôles" n'est pas si simple qu'il y paraît. 

Le feuilleton de la politique marseillaise connaît mardi un nouvel épisode décisif, après des municipales déjà très disputées il y a quelques mois : la maire de Marseille, Michèle Rubirola, démissionne. L'édile écologiste a annoncé mardi après-midi qu'elle allait passer la main, seulement cinq mois et demi après son élection par le conseil municipal, au terme d'une campagne intense face à Martine Vassal (LR).

"Épuisée"

"J'ai connu avant l'été les premières difficultés liées à ma santé. J'ai dû subir à la fin du mois de septembre une opération chirurgicale et j'ai été transparente sur ce sujet. Ces épreuves (de santé) limitent l'énergie que je peux mobiliser. Être maire de Marseille c'est 300% de son temps", a déclaré la maire de gauche lors d'une allocution devant la presse. "J'ai toujours parlé de collectif et celui ou celle qui le mène doit être celui qui correspond le mieux au moment. (...) Je souhaite que le duo que nous formons avec Benoît Payan [son premier adjoint, ndlr] continue mais qu'il s'inverse et qu'il devienne maire."

Un peu plus tôt, Julien Bayou, le secrétaire général d'Europe-Ecologie-Les Verts, avait précisé que Michèle Rubirola se retirait pour raison "de santé", confirmant des informations issues de différentes sources concordantes. Selon plusieurs sources, jointes par Europe 1, Michèle Rubirola se dit "épuisée" par la vie politique marseillaise.

Dans les coulisses de la mairie, cette annonce n'est pas si étonnante tant la rumeur prenait de l'ampleur au fil des semaines. Selon des propos rapportés par Le Monde, mi-octobre, l'édile de 64 ans avait confié à une personnalité de gauche n'avoir l'intention de rester en poste seulement "trois mois". Hospitalisée mi-septembre, elle était revenue mi-octobre, après plusieurs semaines de convalescence. Dès le départ, c'est son premier adjoint à la tête de la ville, Benoît Payan, qui avait pris les commandes de la ville.

Un chemin jusqu'au fauteuil de maire semé d'embûches

Mais avant de peut-être de nouveau endosser ce rôle, cette fois au moins jusqu'aux prochaines élections municipales, Benoît Payan doit d'abord être élu en conseil municipal. Le prochain se tient d'ailleurs lundi. Reste qu'inverser les rôles avec Michèle Rubirola ne sera pas chose aisée, car l'adjoint ne fait pas l'unanimité en raison de son étiquette socialiste au sein de cette union des partis de gauche qui possède une courte et fragile majorité. 

De plus, des voix s'élèvent déjà dans l'opposition locale pour dénoncer des manœuvres politiques. L'extrême droite demande même de son côté que les Marseillais soient rappelés aux urnes. Mais peut-être que l'obstacle le plus important entre Benoît Payan et le siège de maire est Samia Ghali. L'ex-sénatrice PS des quartiers nord de la ville et deuxième adjointe à la mairie rêve en effet de succéder à Michèle Rubirola.