Emmanuel Macron 1:21
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Arthur de Laborde, avec AFP / Crédits photo : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP , modifié à
Lors de la visite d'une école marseillaise, le président Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait "rouvrir le débat du temps scolaire dans l'année". "Il faut repenser ce temps dans l'année. Quand on a des vacances de trois mois, l'inégalité revient", a insisté le chef de l'État, à Marseille.

"On doit rouvrir un débat qui est celui du temps scolaire dans l'année, une des autres grandes hypocrisies françaises", a estimé mardi Emmanuel Macron lors de la visite d'une école marseillaise en cours de rénovation. "Vos collégiens, quand est-ce qu'ils ont commencé leurs vacances ? On a des enfants qui ont deux mois et demi parfois de vacances, presque trois pour certains", a poursuivi le chef de l'Etat, en visite dans la deuxième ville de France jusqu'à mercredi pour la seconde phase de son plan "Marseille en grand" lancé en septembre 2021.

"Quand on a des vacances de trois mois, l'inégalité revient"

"Il faut repenser ce temps dans l'année. Quand on a des vacances de trois mois, l'inégalité revient", a insisté Emmanuel Macron à Marseille, estimant qu'à la rentrée de septembre, les élèves "reviennent avec les compétences qu'ils avaient un mois à un mois et demi avant l'arrêt des cours : on détruit en quelque sorte de l'apprentissage collectif". "La conséquence de cela, c'est qu'on bourre les semaines de nos enfants, qui arrivent crevés tous les soirs", a-t-il poursuivi.

Lundi, le président avait annoncé que les collèges allaient être progressivement ouverts de 8 heures à 18 heures et la maternelle accessible dès l'âge de deux ans dans les quartiers d'éducation prioritaire, à commencer par Marseille, pour lutter contre "l'inégalité scolaire". La rénovation des écoles de Marseille, qui bénéficie d'une enveloppe commune de l'Etat et de la mairie de 1,5 milliard d'euros, est considérée comme l'une des priorités du plan "Marseille en grand" alors que certains des 470 établissements du premier degré dans la cité phocéenne se trouvent dans un état déplorable.

"L'école du futur" appelée à être généralisée

Mais au-delà de la question des infrastructures, le président a aussi défendu mardi sa vision d'une école innovante où il y a "encore plus de liberté et d'autonomie" pour les enseignants et directeurs d'établissements. En septembre 2021, Emmanuel Macron avait annoncé la mise en place à Marseille d'une expérimentation pédagogique baptisée "l'école du futur" et dotée de 2,5 millions d'euros. Expérience appelée à être généralisée à l'ensemble du territoire et dénoncée par les syndicats d'enseignants comme un "dogme" mettant à mal l'égalité des chances de l'école républicaine.

"Ce à quoi les élèves ont droit ne peut pas dépendre de la volonté, de l'énergie, ou, au contraire, parfois, de l'épuisement ou de l'impossibilité d'en faire plus, de telle ou telle équipe", a relevé auprès de l'AFP Caroline Chevé, secrétaire départementale de la FSU 13, majoritaire dans l'Education nationale. "Les inégalités de départ, vous les avez", a répondu le chef de l'Etat. "La question c'est: est-ce que la même école permet de lutter contre les inégalités de départ ? La réponse c'est non. Le système scolaire est plus déterministe qu'il y a 30 ans". Or, "l'innovation pédagogique a plus de chance de réussir que la circulaire", selon lui.

 

Macron annonce une rallonge pour les hôpitaux marseillais

Après avoir esquissé depuis Marseille les contours d'"une nouvelle école" plus autonome, Emmanuel Macron a annoncé doubler son enveloppe pour les hôpitaux publics de la deuxième ville de France, avec en prime la reconstruction de l'Hôpital d'instruction des armées sur un nouveau site. Dans son plan "Marseille en grand" de septembre 2021, un programme à 5 milliards d'euros dont il vient de lancer l'acte II, le chef de l'Etat avait déjà consacré 240 millions d'euros à la modernisation des hôpitaux publics marseillais (AP-HM), comprenant notamment la rénovation de l'Hôpital Nord et de la Timone.