Les meurtres et tentatives de meurtre entre délinquants ont bondi de 25% en France au premier semestre. 1:25
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William Molinié , modifié à
Selon les informations recueillies par Europe 1, le nombre d’homicides volontaires et de tentatives d’homicides entre délinquants a augmenté d’un quart sur les six premiers mois de l’année par rapport à la même période l’année dernière. Un recours récurrent à la séquestration a également été observé.

La France risque-t-elle de devenir un narco-Etat, comme aux Pays-Bas où les vies du Premier ministre et de la princesse héritière sont désormais menacées par la mafia néerlandaise ? Selon les informations recueillies par Europe 1, les homicides volontaires et tentatives entre malfaiteurs ont augmenté de 25% sur les six premiers mois de l’année. Soit 110 meurtres et tentatives entre délinquants recensés du 1er janvier au 30 juin de cette année, contre 88 sur la même période l’année dernière selon ce décompte provisoire de la direction centrale de la police judiciaire qu’Europe 1 a consulté. 

La délégation parlementaire au renseignement, commune au Sénat et à l’Assemblée nationale, s’est inquiétée la semaine dernière dans un rapport rendu public du risque de voir certains intérêts fondamentaux tomber entre les mains du narcobanditisme, qui concentre 70% de l’activité de la criminalité organisée. L’élimination d’un éventuel concurrent n’est plus considérée comme l’ultime l’option par les trafiquants. 

Délocalisation de la séquestration

Le début de l’été a été particulièrement meurtrier avec une hausse de plus de 53% pour le seul mois de juin. Les enquêteurs notent que les sommes faramineuses générées par les trafics de stupéfiants provoquent "une radicalisation accrue de certaines organisations criminelles". Le kidnapping est d’ailleurs un mode opératoire récurrent.

Les criminels les plus aguerris font désormais le choix de délocaliser le lieu de la séquestration. Les policiers spécialisés de l’OCLCO, l’office central de lutte contre la criminalité organisée, se sont rendus compte ces derniers mois que plusieurs victimes avaient été enlevées en Belgique avant d’être séquestrées voire laissées pour morte sur le territoire français. Sans doute pour amener la victime dans une zone qu’elle ne connaît pas mais aussi pour gagner du temps sur l’intervention des forces de l’ordre et éviter ainsi tout risque de libération anticipée.