"Les clients espacent leurs visites" : Franck Provost dresse le bilan depuis le déconfinement 4:46
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Mathilde Durand , modifié à
Un coup d'arrêt, un engouement et maintenant ? Cinq mois après le déconfinement, Franck Provost dresse un bilan de son activité. Fort de ses 3.500 salons à travers le monde, il constate des changements dans les habitudes de ses clients et salue les aides gouvernementales sur Europe 1.
INTERVIEW

Le confinement a marqué un coup d'arrêt dans la vie de millions de personnes à travers le monde. Les salons de coiffure, notamment, ont été obligés de fermer leurs portes, occasionnant quelques catastrophes capillaires, mais aussi une perte de revenus pour ces structures. Cinq mois après, Franck Provost, président du groupe Provalliance, dresse un bilan de son activité. "Dans les centres des grandes villes, comme les arrondissements du centre de Paris, ou les centres-commerciaux, il y a une baisse significative" de l'activité, rapporte-t-il sur Europe 1. 

"Dans les villes de moyenne importance, c'est à peu près équivalent" à l'an dernier, poursuit l'entrepreneur. Pour s'adapter à la crise sanitaire, un protocole a été mis en place dans les 3.500 salons du groupe. "Les coiffeurs ont des masques, tout est désinfecté, on a du linge jetable. Tout le protocole est respecté", explique Franck Provost, qui salue les mesures du gouvernement. "On a été très aidé par le gouvernement et on espère que cela va continuer. Cela n'est pas le cas dans les autres pays."

Les clients changent leurs habitudes

La mise en place des gestes barrières et d'un matériel adapté a eu un coût pour l'entreprise. "Dans les salons on a des marges qui sont faibles, on ne peut pas se permettre d'encore entamer cette marge", précise le coiffeur, qui a ouvert son premier salon en 1975. "On prend deux euros en plus pour le matériel et pour le temps qu'on passe, ainsi que le fait de prendre moins de clients" afin de respecter la distanciation sociale et d'assumer la surcharge de travail entraînée par les mesures sanitaires. 

Plus que les méthodes des professionnels au sein des salons, c'est tout l'univers du groupe qui a dû être adapté à la crise sanitaire. Le numérique a notamment pris plus de place : la prise de rendez-vous en ligne a été très utilisée pour lisser la fréquentation à la sortie du confinement. Idem du côté des clients, qui ont modifié leurs habitudes.

"Il y a quand même une peur de sortir, chez beaucoup de gens d'un certain âge. Et le télétravail change la donne", assure Franck Provost. "Quand on est chez soi, les gens ont tendance à se négliger. L'homme ou la femme qui va travailler a envie d'être pimpant, de séduire. Aujourd'hui, les clients espacent leurs visites", raconte le chef d'entreprise.

"Le télétravail à permis de lisser la fréquentation des salons de coiffure. C'est entre le lundi et le jeudi qu'il y a le plus de créneaux de rendez-vous libres", complète Jean de la Porte, vice président de LeCiseau.fr, lui aussi invité de La France bouge. Le fondateur de ce site spécialisé dans la réservation de rendez-vous chez le coiffeur ajoute : "Notre ambition, c'est de démocratiser l'accès à la beauté et ramener les gens dans les salons de coiffure et les instituts de beautés".

"La coiffure à domicile ce n'est pas notre créneau"

Va-t-on avoir une généralisation de la coiffure à domicile, comme le font les restaurants ? Pas chez Franck Provost, en tout cas. "La coiffure à domicile ce n'est pas notre créneau. Les gens ont envie d'un moment à eux, pour se détendre, ce n'est pas possible à domicile", précise le célèbre coiffeur. 

>> Pour réécouter l'intégralité de l'émission La France bouge du jour, c'est par ici :