L'Europe spatiale propose une compétition pour fabriquer un vaisseau-cargo

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Illustration : l'espace © Nasa / ESA / DSS2 / D.De Martin / Leemage via AFP
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avec AFP / Crédits
Alors que l'Europe est actuellement dépendante des fusées américaines en termes de lanceurs, le Conseil de l'Agence spatiale européenne a décidé de lancer un concours entre plusieurs entreprises innovantes pour fabriquer un vaisseau-cargo. Ce service pourrait aussi "évoluer plus tard vers un véhicule habité".

Le Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) va lancer une compétition d'industriels pour proposer un service de transport cargo vers la Station spatiale internationale d'ici 2028, a annoncé son directeur général lundi. Le projet nécessitera "des capacités de transport, d'arrimage et de rentrée dans l'atmosphère, choses que l'Europe ne possède pas à ce jour", a remarqué le directeur général de l'ESA, Josef Aschbacher, dans son discours introductif à ce conseil qui réunit les ministres européens à Séville.

 

"Nous devons maintenir de grandes missions"

L'Europe spatiale traverse une crise des lanceurs qui la fait dépendre de fusées américaines et elle entend rester dans la course face aux États-Unis et à la Chine, mais aussi de nouveaux acteurs comme l'Inde, dans le domaine de l'exploration, alors qu'elle n'a aujourd'hui pas de moyens propres pour envoyer des astronautes dans l'espace. Le programme de vaisseau-cargo permet de "dire, voilà, nous devons maintenir de grandes missions, mais nous démarrons petit pour ne pas perdre de temps", a expliqué une source proche des discussions.

Josef Aschbacher a proposé lundi une "compétition entre des entreprises européennes innovantes", pour un service qui "pourrait évoluer plus tard vers un véhicule habité et servir d'autres destinations au-delà de l'orbite basse".

 

La Nasa comme modèle

Ce projet implique "plus d'autonomie pour l'Europe en orbite basse", selon une source proche des négociations. "Si on veut faire des vols habités, c’est une première étape", a poursuivi cette source. "Il faut être capable d’envoyer un cargo sur une station et de revenir. C’est la première brique", a-t-elle ajouté.

Ce concours préfigure la nouvelle approche qu'entend adopter l'ESA, sur le modèle de la Nasa, en achetant des services de lancement à des industriels plutôt qu'en développant elle-même des programmes. Le financement de l'ESA pour la première phase du projet "est déjà sécurisé", selon M. Aschbacher, et "sera complété avec des contributions privées". L'ESA prévoit d'y consacrer 75 millions d'euros dans une première phase.