Yann LeCun était l'invité d'Europe matin ce vendredi. 4:10
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Yanis Darras , modifié à
Yann LeCun, vice-président du groupe chargé de l'IA chez Meta, était l'invité d'Europe 1 ce vendredi. Au micro de Dimitri Pavlenko, il est revenu sur les dangers de l'IA et assure qu'il est "improbable (...) que les machines souhaitent" éliminer ou dominer, les humains. 

Elle s'invite partout. L'intelligence artificielle progresse doucement dans nos vies de tous les jours. Dernière nouveauté en date : les logiciels d'IA génératives, à l'image de ChatGPT. Le logiciel est capable de rédiger des textes à la place des utilisateurs, ou de répondre à des questions précises. Mais l'évolution de l'intelligence artificielle inquiète professionnels et citoyens, à l'image de cette lettre signée par un millier de personnalités de la tech appelant à mettre sur pause la recherche autour de l'IA, au moins pour six mois. "Devons-nous risquer de perdre le contrôle de notre civilisation ?", s'interrogent les signataires.

Cependant, pour le vice-président de Meta, Yann LeCun, "les signataires n'ont pas raison (...), mais ils voulaient attirer l'attention du public et peut-être des pouvoirs publics aussi sur les questions attachées aux risques possibles de l'IA", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

 

"Aucune volonté de dominance"

Alors, va-t-on vers un scénario à la "Terminator", ce célèbre film ou une intelligence artificielle provoque l'apocalypse nucléaire ? "C'est un scénario un peu épidermique", ironise Yann LeCun. "Pour moi, c'est complètement plus qu'improbable pour un grand nombre de raisons. La première raison étant que l'intelligence n'est pas liée à la volonté. La volonté de dominer, même dans le cas des humains, ce ne sont pas les plus intelligents d'entre nous qui veulent devenir les chefs. On a des exemples de ça sur la scène politique internationale. Donc la volonté de dominer n'est pas liée à l'intelligence", poursuit le vice-président de Meta. 

D'autant que l'on pourra construire des IA "qui n'auront aucune volonté de dominance", assure Yann LeCun. "Pour qu'une machine ait la volonté de puissance, il faut que cette volonté de puissance ait été créée. Donc on va faire des robots dont les objectifs, les pulsions si vous voulez, ce seront des pulsions de soumission à l'humain d'une part, et puis avec des objectifs auxquels ils ne peuvent pas échapper, qui pilotent leur comportement", conclut-il au micro de Dimitri Pavlenko.