Grâce aux "méta-lens", les objectifs bazooka seront bientôt remplacés par des téléobjectifs ultraplats. 1:55
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Anicet Mbida, édité par Cédric Chasseur
Dans sa chronique innovation de jeudi, Anicet Mbida annonce une révolution dans le monde de la photographie. Symbole des paparazzi, souvent affublés de cet objet, les objectifs bazooka vivent leurs dernières heures. Grâce aux "méta-lens", il est désormais possible de créer des téléobjectifs ultraplats.

Imaginez des jumelles qui font l’épaisseur des verres de lunettes ou encore un télescope qui tiendrait dans la main. C’est ce que promettent les "méta-lens", des téléobjectifs ultraplats qui ne font que deux millimètres d’épaisseur, mais ayant les mêmes propriétés optiques que les objectifs classiques. Cela fait plusieurs années que l'on annonce leur arrivée, mais cette fois, les premiers modèles commencent à sortir des laboratoires.

Le prix d'un petit processeur

Pour cela, il a fallu révolutionner la façon de fabriquer des optiques. Jusqu’ici, on devait empiler parfois des dizaines de lentilles concaves ou convexes pour créer un objectif. C’est pour cette raison qu’ils sont aussi encombrants. Désormais, on grave un motif microscopique sur une plaque de verre, motif qui va guider la lumière et la faire converger ou diverger, exactement comme des lentilles traditionnelles. Pendant longtemps, la technologie ne fonctionnait qu’avec des images en noir et blanc, donc uniquement pour l’astronomie et les microscopes. Mais on a réussi à l’adapter à des images en couleur et à la très basse lumière. Ce qui lui ouvre le chemin de la photographie.

Et bonne nouvelle, son prix devrait être abordable car on utilise la même technologie que les semi-conducteurs. Donc cela coûtera le prix d’un petit processeur : une dizaine d’euros, pas plus. C’est pourquoi il y a autant d’intérêt. Cela va permettre de fabriquer des objectifs beaucoup moins chers. Donc retenez ce nom : les "méta lens". On va en réentendre parler.