E-sport : "Les jeunes s'identifient plus à l'univers compétitif du jeu vidéo qu'à la compétition sportive"

© LIONEL BONAVENTURE / AFP
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A.D
En pleine Paris Games Week, Sophia Metz qui a crée des bars d'e-sport, était l'invitée d'europe 1. Elle espère porter la discipline jusq'aux Jeux Olympiques.
INTERVIEW

Le rendez-vous est incontournable pour tous les gameurs, amateurs de jeux vidéo. La 8e édition de la Paris Games week se déroule Porte de Versailles jusqu'au 5 novembre. Le salon donne une vraie place à l'e-sport. Tournois de football, combats de boxe ou de tirs sur grand écran... L'affrontement par jeu vidéo se rêve même discipline olympique. Sophia Metz, 30 ans et gameuse, a lancé une chaîne de bars dédiés aux passionnés d'e-sport, appelée Meltdown. Invitée dans l'émission C'est arrivé cette semaine, elle explique les raisons de cet engouement.

Joueur et spectateur. Si l'e-sport a tant de succès selon la spécialiste, c'est parce que "les jeunes s'identifient plus à cet univers compétitif du jeu vidéo qu'à la compétition sportive. Il faut savoir qu'ils le vivent exactement comme si c'était un sport classique. Ils vont aller le regarder, mais ils sont aussi joueurs et acteurs." La Paris Games Week en est l'illustration, avec la possibilité de tester le dernier jeu sorti et le côté spectateur "où on va se retrouver devant une scène géante avec des équipes connues qui viennent de pays du monde entier." Comme les supporters par exemple d'une équipe de foot.

Une écosystème proche du sport. L'univers est vaste. Un jeu d'e-sport peut être assimilé à des jeux de guerre avec du tir, voire transporter le joueur dans un cadre "plus éthéré et poétique, comme des jeux avec des mythes et légendes, ce qu'on appelle la fantaisy". Le tout avec en général un dénominateur commun : "avoir deux personnes ou deux équipes qui s'affrontent pour déterminer un gagnant." Si on appelle ce face à face avec casques et écrans interposés sport, "c'est parce qu'il y a des similitudes dans l'écosystème de l'e-sport : il y a des équipes professionnelles avec des sponsors, avec des coachs. Il y a un entraînement souvent physique pour tenir la distance." Au niveau économique aussi, les similitudes existent comme la vente de billets pour les spectateurs ou la construction de stades. Bercy a par ailleurs été déjà rempli avec les finales de League of Legends, le jeu mythique de l'e-sport.

Vers les JO ? Sans dimension équivalente de dépense physique avec un sport réel, certains voudraient voir l'e-sport entrer dans les disciplines olympiques. Sophia Metz en fait partie. "C'est un excellent moyen de ramener un public plus jeune vers les Jeux Olympiques". Le CIO pourrait aussi y voir une manne financière en considérant qu'il y a deux milliards d'adeptes de jeux vidéo à travers le monde, avec des sponsors qui s'y intéressent.