Automobile : "les caméras embarquées ne doivent pas être obligatoires"

Pierre Chasseray est délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. 1:01
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A.H. , modifié à
Si les caméras embarquées dans les véhicules font de plus en plus d'adeptes, le mouvement "anti" monte également. Pour notre expert, il faut laisser du temps aux Français et ne pas leur forcer la main.

De plus en plus d'automobilistes équipent leurs véhicules d'une caméra embarquée. "Pour l'instant, il n'y a pas d'obligation" à les installer, précise Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, sur Europe 1 jeudi matin.

Le danger de l'obligation. Pour lui, c'est une bonne chose. "Dès qu’on met une obligation en France, on recueille un vent de protestations. D’un objet plutôt utile en terme de sécurité routière, on arrive à un outil totalement inacceptable", explique-t-il. Le spécialiste regrette que l'on reste sur cette impression de "flicage" des automobilistes. "On fait de la sécurité routière avec les automobilistes, pas contre eux", martèle-t-il.

Pourtant, Pierre Chasseray  comprend très bien ce mouvement "anti-caméra embarquée". "On n’a pas envie d’apparaître sur les caméras de quelqu’un. On a aussi peur de celui qui va filmer l’exploit en vidéo, qui va faire n’importe quoi au volant", analyse-t-il. 

Bien pratique dans certains cas. Pour autant, l'outil offre bien des avantages selon le spécialiste, qui cite l'exemple du délit de fuite. "On n'a pas forcément le réflexe de noter la couleur ou la plaque du véhicule. La caméra, elle, va le faire", souligne-t-il. Pour convaincre de l'utilité des caméras embarquées, Pierre Chasseray prend également l'exemple des auto-écoles. "La caméra filme la route pendant la séance. Une fois l’élève chez lui, il peut visionner ce qui s’est passé et avoir les commentaires enregistrés de son moniteur". Il y aurait donc là un intérêt pédagogique.

Qu'en disent les assureurs ? Mais en cas d'accident de la route, quid des assurances ? "C’est sûr que lorsque l’on est pris en vidéo, il n’y a plus d’ambiguïté", juge Pierre Chasseray. Le délégué général de 40 millions d'automobilistes donne d'ailleurs ce conseil "pas citoyen mais compréhensible de tous" : "Pour l’automobiliste qui est équipé (d'un caméra embarquée), il peut s’en servir en cas d’accident où il n’est pas responsable, ou la laisser de côté s’il est en tort". Il note par ailleurs la réticence des assureurs à rendre obligatoire l'installation de ces dispositifs de vidéo dans les véhicules. Déjà soumis au bonus/malus, ils ne souhaiteraient tout simplement pas à avoir à donner un bonus supplémentaire aux conducteurs équipés.