Du plomb dans l’aile pour Andromède, le projet de Cloud français

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J.M pour europe1.fr , modifié à
Andromède est un vaste projet français de Cloud computing, réunissant Thales, Orange et Dassault Systèmes.

Financé à hauteur de 135 millions d’euros par le Grand Emprunt voulu par le gouvernement, ce projet a pour objectif de développer un écosystème dans le Nuage propre à la France. Mais selon La Tribune, Dassault Systèmes se retirerait d’Andromède. En cause : un désaccord entre l’éditeur de logiciels et Orange.

« Regret et amertume » pour Dassault Systèmes

C’est le directeur général de Dassault Bernard Charlès qui l’a annoncé dans un courrier adressé à René Ricol, qui dirige le Commissariat général à l'investissement (qui gère le grand emprunt), à Augustin de Romanet de la Caisse des Dépots, à Stéphane Richard (Orange) et à Luc Vigneron (Thales) : « Ce n’est pas sans regret ni amertume que je dois prendre cette décision après deux années d’effort ».

Il semblerait que la mésentente entre Orange et Dassault soit profonde. Tout d’abord, les deux entités ne parvenaient pas à s’entendre au sujet de la durée de la « clause de non concurrence » : Dassault la souhaitait la plus longue possible (six ans) afin de permettre au projet de décoller. Orange de son côté espérait une période plus courte pour faire fructifier ses propres services Cloud.

Orange trop gourmand ?

Les deux acteurs n’ont pas réussi non plus à s’accorder sur le recrutement du futur dirigeant du consortium. Les tarifs pratiqués par Orange dans le cadre du projet sont également pointés du doigt par Dassault, jugés trop élevés par rapport à la concurrence. Selon la Tribune, le chiffre d’affaires attendu d’Andromède s’élevait à près de 600 millions d’euros en 2015. Dassault Systèmes et Orange s’apprêtaient à investir 60 millions d’euros chacun, Thalès 30 millions et 60 autres millions apportés par le Fonds National pour la société Numérique dans le cadre du grand emprunt.

Le projet semble pour le moment suspendu à la décision du CGI qui va entendre les acteurs restant. Un temps pressentis, Atos et Cap Gemini pourraient de nouveau faire partie de l’aventure si toutefois elle restait d’actualité. Un vrai coup dur pour le Cloud « à la française ».