Egan Bernal dans le Galibier sur le Tour 2019 (1280x640) Anne-Christine POUJOULAT / AFP 4:21
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L'ancien champion a été impressionné par la performance du Colombien Egan Bernal, qui a repris 32 secondes à Julian Alaphilippe, jeudi, lors de la 18ème étape.

Sur ce Tour de France 2019 très indécis, à chaque jour sa vérité. Après deux étapes pyrénéennes où Thibaut Pinot s'était montré le plus fort, la première incursion dans les Alpes, jeudi, entre Embrun et Valloire, a mis en valeur le Colombien Egan Bernal. Le Maillot blanc du Tour, qui a été le seul à reprendre du temps à Julian Alaphilippe (32 secondes), a attaqué seul à environ quatre kilomètres du sommet du col de Galibier, impressionnant tous les observateurs de la Grande Boucle, dont le légendaire Raymond Poulidor.

"On a vu aujourd'hui (jeudi) un super grimpeur, Bernal, et je pense que c'est désormais le favori", a réagi "Poupou" dans Le Club Tour, jeudi. "Que n'a-t-on pas dit de cette équipe Ineos, qu'elle était faible, etc. Mais moi, j'ai regardé le déroulement de l'épreuve et il y avait encore aujourd'hui certains de ses coureurs aux avant-postes, et lorsque Bernal a attaqué, qui a roulé derrière ? C'est le vainqueur sortant, Thomas, parce que, s'il laissait faire Bernal, il pouvait prendre une minute. C'est lui qui a été capable de relancer. Il reste désormais deux étapes qui vont convenir à Bernal, et si on lui laisse des libertés, il va poser d'énormes problèmes à Alaphilippe."

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Vendredi et samedi, ce sont pratiquement deux courses de côte, où tout le talent de grimpeur de Bernal va pouvoir s'exprimer

Vendredi, le parcours, tracé entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes, propose deux morceaux de choix : le col de l'Iseran, "toit" du Tour (2.770 m), et la montée finale vers Tignes. Samedi, il s'agira de s'expliquer dans la dernière ascension hors catégorie du Tour, vers Val Thorens. Reste à savoir comment l'équipe Ineos va gérer son duo de leaders, sachant qu'ils sont désormais regroupés en… cinq secondes (Bernal, revenu à 1'30" d'Alaphilippe, et Thomas à 1'35"). "Je ne sais pas ce que vont décider les directeurs sportifs de chez Ineos. Est-ce qu'ils vont privilégier le vainqueur sortant ou est-ce que Bernal va avoir carte blanche ? Pour moi, les deux étapes qui restent sont des étapes qui conviennent merveilleusement à Bernal. Je crois qu'il sera intenable. Et n'oublions pas que ça se passe en altitude. Ce sont pratiquement deux courses de côte, qui sont très courtes (126,5 km vendredi et 130 km samedi, ndlr), où tout le talent de grimpeur de Bernal va pouvoir s'exprimer."

Mais est-ce que ce sera suffisant pour déboulonner Alaphilippe, qui compte toujours une minute et demie d'avance ? "Une minute en montagne, ce n'est rien. Alaphilippe a terminé très éprouvé et l'autre (Bernal) est un super grimpeur qui fait des différences incroyables", souligne encore l'homme aux sept podiums sur le Tour. "Lors de son attaque, si Thomas ne roule pas derrière, il prend une minute (le coureur colombien a expliqué qu'il avait attaqué avec l'aval du Gallois, qui a essayé ensuite de "tester" les autres favoris, de son propre aveu, ndlr). (…) Je pense que le vainqueur est dans cette équipe Ineos. Je voudrais bien me tromper pour Alaphilippe, mais il a tellement été merveilleux jusqu'à présent, et Pinot a accusé un peu le coup aujourd'hui (jeudi)." Pinot et Alaphilippe sur les traces de Bernard Hinault, dernier vainqueur du Tour, en 1985, ou sur celles de Raymond Poulidor, abonné aux places d'honneur sur la Grande Boucle ? Les deux jours à venir nous le diront.