La seconde étape du Tour de France 2023 entre Vitoria-Gasteiz et Saint-Sébastien est la plus longue de cette édition. 1:14
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Martin Lange, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP , modifié à
Ce dimanche, pour cette deuxième journée, les coureurs ont pris une seconde fois le départ dans le Pays basque espagnol entre Vitoria-Gasteiz et Saint-Sébastien pour une étape longue de 208 kilomètres. Et c'est le Français Victor Lafay qui s'est imposé. Le coureur de l'équipe Cofidis a confirmé sa belle course de samedi et devance les favoris de la Grande boucle.

Opportuniste et malin, le Français Victor Lafay (Cofidis) a remporté la deuxième étape du Tour de France dimanche à Saint-Sébastien en se détachant du groupe des favoris à un kilomètre de l'arrivée. Le Britannique Adam Yates (UAE) conserve le maillot jaune à l'issue de cette deuxième journée dans le Pays basque espagnol. Lafay, 27 ans, s'est imposé devant deux des plus grosses stars du peloton, le Belge Wout Van Aert et le Slovène Tadej Pogacar qui, malgré tous leurs efforts, n'ont pas réussi à le rattraper. Van Aert, favori pour la victoire avec sa qualité de sprint, a tapé son guidon de rage après avoir franchi la ligne d'arrivée.

"J'y ai cru jusqu'au bout, c'est un truc de fou ! Hier j'étais un peu frustré à l'arrivée. Concrétiser aujourd'hui dès la deuxième étape c'est un truc de malade", a déclaré Lafay qui apporte la première victoire dans le Tour de France à son équipe Cofidis depuis Chavanel en 2008, il y a quinze ans.

Etape-2-Tour-de-France

Le tracé de la seconde étape du Tour de France.
 Crédits : site officiel du Tour de France

La confirmation d'une bonne première

La veille, Lafay avait déjà fait très forte impression en basculant en tête avec Pogacar et Jonas Vingegaard, les deux grands favoris du Tour, dans la côte de Pike, avant de terminer sixième de l'étape à Bilbao. Dimanche, il a récidivé pour faire "le coup du kilomètre" et s'extirper d'un groupe d'une vingtaine de coureurs dans lequel restaient les principaux favoris pour le classement général. "J'étais un peu moins bien qu'hier, en plus j'ai eu un point de côté en milieu d'étape, mais je me suis vraiment accroché", a dit le Lyonnais à la barbichette, vainqueur d'une étape sur le Giro en 2021.

Quelques minutes plus tôt, Pogacar et Vingegaard se sont expliqués dans le Jaizkibel, montée mythique du Pays basque, noir de monde. Se disputant les bonifications au sommet, les deux hommes ont créé en quelques mètres un écart énorme avec ce qui restait du groupe de favoris. Au sommet, plongé dans le brouillard, Pogacar a fait valoir son punch supérieur pour gratter huit secondes de bonifications devant Vingegaard qui en a pris cinq. Alors qu'il restait encore 16 km jusqu'à l'arrivée, Pogacar a mené la descente devant son rival, qui ne l'a pas relayé. Les deux hommes n'ont pas insisté et ont été rapidement repris par le groupe dont allait surgir Lafay pour gagner la plus belle victoire de sa carrière.

Départ de la deuxième étape au Pays basque espagnol

Le peloton du Tour de France a pris dimanche à 12h30 dimanche le départ de la deuxième étape entre Vitoria et Saint-Sébastien, au Pays basque espagnol, où le maillot jaune Adam Yates devra défendre sa tunique dans la mythique ascension du Jaizkibel. Les coureurs se sont élancés sous un ciel menaçant pour 209 kilomètres, avec déjà deux absents de marque: Enric Mas et Richard Carapaz, prétendants au podium pris dans la même chute samedi et contraints à l'abandon.

L'Espagnol de Movistar souffre d'une fracture de l'omoplate droite, et l'Equatorien d'EF-Education d'une fracture de la rotule gauche. Le sommet du Jaizkibel, ascension mythique du Pays basque et principale difficulté du jour, est placé à 16 km de l'arrivée, ce qui pourrait amener de nouveau les meilleurs à en découdre pour creuser des écarts. L'arrivée est attendue autour de 17h15 pour une course à 43 km/h de moyenne

"Une grosse bataille"

La classica San Sebastian, la course la plus connue ici au Pays basque, se dispute juste après le Tour de France, le dernier week-end de juillet. C’est la classique des grimpeurs avec ses cols et notamment le terrible Jaizkibel avec 8 kilomètres à plus de 5%. Tony Gallopin l’a déjà pratiqué puisqu’il a gagné cette classica en 2015. "C'est toujours spécial de rouler là. Je connais bien le Jaizkibel, après on le monte dans un sens qu'on empreinte assez rarement. Normalement, on le descend par là, avec un final explosif, à suspense. Ça va être une belle étape", se réjouit-il au micro d'Europe 1.

Au palmarès aussi un certain Julian Alaphilippe qui aura à cœur de se rattraper après sa déception de la première étape ce samedi. Mais attention, le Jaizkibel est assez loin de l’arrivée, à 16 kilomètres. Compliqué pour un homme seul, Thibaut Pinot imagine plutôt un peloton réduit se jouer la gagne sur le front de mer de Saint-Sébastien. "Ça va être une grosse bataille. Après, je m'attends à un groupe un peu plus nombreux. Je pense qu'il peut y avoir une cinquantaine de coureurs au sprint. Je pense que Mathieu van der Peol, Wout van Aert et même Pedersen sont les grands favoris [ce dimanche]", indique le coureur français de l'équipe Groupama-FDJ. La dernière fois que le Tour a fait étape à Saint-Sébastien, c’était en 1992 et c’était un français qui s’était imposé… Dominique Arnould.

L'Equatorien Carapaz abandonne

Le cycliste équatorien Richard Carapaz, victime d'une chute lors de la première étape du Tour de France samedi dans une boucle autour de Bilbao, a décidé de se retirer du Tour, a annoncé plus tard dans la soirée son équipe EF-Education. "Richard Carapaz ne sera pas aligné au départ de la deuxième étape du Tour de France (samedi) après qu'un scanner a révélé une petite fracture de sa rotule gauche", a indiqué EF-Education dans un communiqué. "Il a également eu besoin de trois points de suture pour recoudre ce même genou."

Lauréat du Giro 2019, le leader de l'équipe EF-Education s'était accroché pour terminer l'étape après une chute à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée dans la descente de la côte de Vivero, pointant à l'arrivée avec un quart d'heure de retard sur le vainqueur du jour, le Britannique Adam Yates. 

C'est le deuxième abandon du jour après celui de l'Espagnol Enric Mas, un autre prétendant au podium, pris dans la même chute que le champion d'Equateur. Contrairement à Carapaz;, le cinquième du Tour 2020 n'est pas remonté en selle, souffrant "d'une forte douleur à l'épaule droite", selon son équipe Movistar, qui l'a conduit vers un hôpital.