Route du Rhum : Loïck Peyron est "sûr de perdre cette course, et c'est une bonne nouvelle"

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Ugo Pascolo , modifié à
Deux jours avant le départ de sa huitième course sur la réplique de l'Olympus, le premier bateau vainqueur de la Route du Rhum, Loïck Peyron explique au micro de Pierre de Vilno les conditions de navigation qu'il va devoir affronter.  
INTERVIEW

A deux jours du départ de la Route du Rhum, il est zen. Et pour cause, Loïck Peryon est sûr de perdre cette course. Invité de Pierre de Vilno vendredi, l'un des plus célèbres navigateurs français en dit un peu plus sur le bateau qui va l'accompagner durant sa huitième transat. 

La réplique du bateau du premier vainqueur de la Route du Rhum. "Je vais naviguer avec un petit trimaran construit en bois de 12 mètres de long", indique le recordman de la course qu'il a bouclée il y a quatre ans en 7 jours, 15 heures, 8 minutes et 32 secondes. "Ce bateau est la réplique de l'Olympus, un petit multicoque jaune qui a fait entrer la Route du Rhum dans la légende il y a quarante ans [lors de la première Route du Rhum, ndrl], en battant un monocoque de 98 secondes", explique le navigateur au micro d'Europe 1. "Je devais déjà le faire il y a quatre ans, j'ai envie de montrer ce qu'il se passait en mer il y a 40 ans", ajoute-t-il. "C'est vrai qu'il faut être un peu plus roseau que chêne en manipulant ce genre de bateaux, plus stables à l'envers qu'à l'endroit".

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Au sextan et au compas. En plus de devoir face à des bateaux ultra-modernes bourrés de capteurs, Loïck Peyron a décidé de naviguer "à l'ancienne" : avec un sextan et un compas. "Je suis probablement le seul sur la Route du Rhum à ne pas utiliser beaucoup d'instruments, parce que j'ai envie de revivre mes premières sensations sur l'Atlantique, lorsque j'avais 19 ans", explique le navigateur qui en a aujourd'hui 39 de plus. "J'ai fait mes trois premières transats sur l'Atlantique avec un sextan, mais j'ai tout de même du matériel de sécurité à bord". 

"Je suis sûr de perdre cette course". Avec cette huitième traversée, le navigateur ne vise donc pas la victoire mais le plaisir. "Le grand frère de ce petit bateau a remporté la Route du Rhum en 23 jours il y 40 ans. Moi je l’ai gagné en 7 jours [en 2014, ndlr]. "La vitesse des bateaux a été multipliée par trois ou quatre en 40 ans. Il n’y a aucun autre support mécanique qui a progressé autant", analyse-t-il. "C'est vrai que je suis très zen, parce que j'ai tellement moins de pression que les fois précédentes : c'est la première fois que je suis sûr de perdre cette course, et c'est une très bonne nouvelle", conclut-il.

La première édition de la Route du Rhum, en 1978, a notamment marqué les esprits avec la disparition du navigateur Alain Colas et son bateau "Manureva". Une histoire contée par Christophe Hondelatte le 26 septembre dernier et que vous pouvez réécouter ici : 

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