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Corinne Boulloud, édité par Antoine Terrel , modifié à
À cent jours du début des Jeux Olympiques de Tokyo, les athlètes français continuent leur préparation pour cette compétition tant attendue. Mais cette année, l'organisation sera fortement bouleversée par la pandémie de coronavirus, et les sportifs étrangers seront privés de leurs supporters et de leurs proches sur place. 

Le compte à rebours avant l'évènement, très attendu, est déclenché. Dans cent jours, le 23 juillet, s'ouvriront à Tokyo les prochains Jeux Olympiques. Mais alors que la compétition se rapproche, les athlètes, eux, continuent de vivre au rythme de la pandémie de coronavirus, et ce depuis un an et un premier report des compétions. Aujourd'hui, ils se préparent à une configuration inconnue, les Jeux se déroulant en quasi-vase clos. 

En effet, dans les gradins, seul le public japonais sera admis. Les délégations olympiques doivent donc réduire leur encadrement, et nombreux sont les athlètes qui, comme la championne olympique de planche à voile Charline Picon, ont dû annuler les réservations de logements destinés à leurs proches. Son mari et sa petite fille Lou ne pourront donc être là le jour décisif pour la médaille.

"Ça va être assez spécial"

"Il va forcément me manquer quelque chose, notamment le le 31 juillet, le jour des 4 ans de ma fille", reconnaît-elle au micro d'Europe 1. "Ce matin, on en parlait et elle me demandais : 'Tu vas être là pour mon anniversaire ?'" Et la sportive de poursuivre : "Ce n'est pas facile, mais je pense avoir fait le bon choix en ne me projetant pas trop avec eux, cet été, là-bas". 

Et même une potentielle médaille ne pourra pas être fêtée comme d'habitude. "J'imagine un peu le moment, si j'ai une médaille, il y aura l'équipe, mais ils n'auront pas forcément fini leur compétition... Et après, on n'aura pas le droit de faire la fête, pas le droit de sortir de la bulle. Ça va être assez spécial", anticipe Charline Picon. 

"Les Jeux du mental"

Pour aborder au mieux ce contexte inédit, les sportifs doivent donc aussi travailler l’approche de la compétition. Il leur faut dépasser cette déception de disputer ces Jeux sans l’ambiance électrique habituelle, de se passer des regards complices, des encouragements des proches.

Meriem Salmi, psychologue ayant l’oreille des grands noms du sport, les accompagne pour éviter qu’ils ne se laissent surprendre. "Ce sont les Jeux du mental", explique-t-elle à Europe 1. "C'est un défi et un challenge." Pour la psychologue, ces Jeux ne sont "pas des Jeux au rabais, mais des Jeux d'exception qui vont obliger les athlètes à être encore plus compétents". Mais pour parvenir à être au top niveau à Tokyo, "il faut qu'on travaille à développer ces capacités d'adaptation. Ça les rendra encore meilleur". Et de prévenir : "Il n'est pas question que ça soit gâché, parce que être arrivé jusqu'ici dans les conditions dans lesquelles on a préparé ces Jeux... On ne va pas s'effondrer au dernier moment. Il n'en est pas question".