Renault en F1 : dernier arrêt aux stands ?

Alonso Renault F1 2006 AFP
En 2006, l'Espagnol Fernando Alonso remporte le titre de champion du monde au volant d'une Renault. © AFP
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Le constructeur français, actuellement motoriste pour Red Bull, hésite à poursuivre l'aventure en Formule 1.  

Après 38 ans de présence en Formule 1, Renault est à la croisée des chemins. L'avenir du constructeur français, actuellement fournisseur des moteurs de l'écurie Red Bull, hésite à poursuivre son engagement dans la plus prestigieuse discipline du sport automobile. "On va prendre le temps de prendre la bonne décision. Ce sera à Renault, et donc à Carlos Ghosn (le PDG, ndlr), de faire une annonce" d'ici quelques "jours" ou quelques "semaines", a déclaré dimanche Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport F1, avant le GP d'Italie. Europe 1 vous explique pourquoi la marque au Losange hésite avant de prendre sa décision.

  • Une histoire récente tourmentée

Après les succès des années Alonso, avec deux doublés champion du monde des pilotes et des constructeurs en 2005 et en 2006, l'écurie Renault redevient fournisseur de moteurs en 2010. La marque au Losange conclut alors un partenariat fructueux avec Red Bull, pour quatre titres de champions du monde d'affilée pour la "Team" autrichienne (2010-2013). Mais en 2013, le règlement de la Formule 1 évolue. Renault anticipe mal les changements de moteur et les résultats de Red Bull déclinent spectaculairement, à tel point que le divorce entre les deux parties est inéluctable à la fin de la saison actuelle. Ce déclin sportif pousse Renault, qui hésite entre deux options, à réfléchir à son avenir en F1.  

  • Première option : racheter l'écurie Lotus

Le constructeur serait tenté de replonger totalement dans le grand bain de la F1, en redevant une écurie à  part entière. Le rachat de l'écurie Lotus, endetté lourdement à hauteur de 110 à 120 millions d'euros, serait ainsi à l'étude. Selon L'Equipe de vendredi, l'opération serait même d'ores et déjà entérinée. Le quotidien sportif ajoute que Carlos Ghosn lui-même-aurait donné son aval pour le rachat de Lotus.

Renault reviendrait ainsi sur les circuits après les avoir quittés en 2011. Un rôle important serait même dévolu au "professeur" Alain Prost, quadruple champion du monde de F1. Sur le papier, l'affaire est alléchante. Mais Renault a démenti toute prise de décision définitive. "Beaucoup de choses ont été dites ou écrits, mais la réalité est moins passionnante, moins avancée", a souligné le directeur général de Renault Sport F1.

  • Seconde option : abandonner la Formule 1

L'autre option pour Renault est un arrêt pur et simple de son engagement au sein de la Formule 1. Car le constructeur ne compte pas s'engager sans obtenir des garanties financières de la part de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la discipline. A l'heure actuelle, le modèle de la F1 désavantage les petites écuries, comme Lotus. Un rachat pourrait donc coûter très cher à Renault, à moins de trouver un arrangement avec le tout puissant Bernie.

Autre pomme de discorde : les écuries "historiques", Ferrari, Red Bull, McLaren, Mercedes et Williams, se partagent l'essentiel des revenus générés par la discipline. Renault ne reviendrait qu'en bénéficiant du même statut. La tendance actuelle est tout de même à un retour dans les paddocks. "On est en F1 depuis 38 ans, on est un acteur important de la F1. (…) Cette fidélité, on a envie de continuer à l’exercer, à la démontrer, à travers un nouveau projet qui est encore à l’étude", a déclaré Cyril Abiteboul. De quoi donner espoir aux fans de la marque au Losange.