PSG-OM : pourquoi le Classique était mieux avant ?

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François Dujarrier
Le Paris Saint-Germain s'est imposé au Parc des Princes (4-0) dimanche soir face à l'Olympique de Marseille. L’occasion pour nos consultants d'évoquer l’intérêt de cette rencontre, devenue déséquilibrée, au micro de Lionel Rosso. 

Cette victoire du PSG 4-0 face à son éternel rival sonne comme une banalité. Victorieux à 17 reprises sur les vingt derniers matchs, le PSG a une nouvelle fois montré sa supériorité dimanche soir devant son public. La domination des Parisiens est tellement évidente que l’intérêt du match pose question. Dans "le Studio des légendes", l'émission animée par Lionel Rosso, Guy Roux s'est exprimé dimanche soir sur l'engouement populaire que véhicule les PSG-OM depuis le rachat du PSG par QSI.

"Sur le plan sportif, il n'y a plus de compétition" 

Le "Classique" "est à la hauteur de l'intérêt du championnat, estime Christophe Bouchet, l'ancien président de l'OM entre 2002 et 2004. "Lorsque vous connaissez le vainqueur d'une épreuve avant qu'elle débute... Franchement, le sport ce n'est pas ça. C'est l'incertitude du résultat qui intéresse tout le monde. C'est ça qui nous fait vibrer. Sur le plan sportif il n'y a plus de compétition, même si le match apporte apporte toujours un peu d'adrénaline", estime-t-il. 

Dominique Grimault opine : "Pour schématiser, il y a un club d'état contre dix-neufs villes, représentées par dix-neufs clubs avec deux objectifs : le maintien et la qualification en coupe d'Europe. C'est ça qui est complètement hallucinant. Le championnat de France est unique en son genre." 

Un avis que ne partage pas Charles Villeneuve, qui a vécu quelques PSG-OM en qualité de président du club de la capitale. "Le budget du PSG a creusé un trou abyssal avec celui de l'Olympique de Marseille", commente-t-il, avant de rappeler "la "domination des Marseillais dans les années 90 avant que Paris ne les rattrapent par la suite". "Il faut que Marseille redevienne Marseille. Il manque des personnages emblématiques", comme à l'époque de l'OM version Tapie, clame Charles Villeneuve. 

"Ce n'est pas décevant d'avoir des matches sans blessés parmi le public"

Nos "légendes" ne sont pas nostalgiques en revanche de la violence qui a pu exister lors de ces "Classiques" du passé. "Ce n'est pas décevant d'avoir des matches sans blessés parmi le public", souligne ainsi Guy Roux. "C'est quand même un acquis très important (...) Il fallait des forces de police considérables. Lorsque les supporteurs marseillais venaient, il fallait mettre une rue complètement ouverte pour les faire passer. C'est presque un état de guerre."

Pour autant, l'ancien entraîneur de l'AJA ne cache pas son amertume devant l'absence de supporters visiteurs lors de ces rencontres, interdits de déplacement depuis plusieurs matchs. "J'aurais souhaité ne plus voir ces problèmes avec les supporteurs marseillais présents. Mais pour l’instant, nous n'avons pas résolu ce problème. Les pouvoirs publics et les préfets ont choisi la solution de facilité."

"Si les supporteurs marseillais étaient là, ça ne tournerait pas obligatoirement au drame", lui répond Charles Villeneuve. "C'est vrai qu'avant c'était dramatique mais maintenant ça tourne à la pièce de boulevard."