Maladies cardiaques : "les sportifs professionnels sont bien suivis, les amateurs non"

emmnauel orhant 2:24
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B.P. , modifié à
Directeur médical de la FFF, Emmanuel Orhant est venu décrypter les derniers décès en la matière. Si ce chiffre n'évolue pas à la baisse, c'est qu'il concerne surtout les sportifs amateurs, pas suivis, estime-t-il.

Il y a eu Thomas Rodriguez, jeune footballeur du centre de formation de Tours, puis Samba Diop, du Havre, samedi et enfin le cycliste Michael Goolaerts, dimanche, qui s'est effondré lors de Paris-Roubaix. Si ces trois jeunes sportifs sont morts dans un court laps de temps, le médecin Emmanuel Orhant, invité d'Europe 1 lundi matin, se montre catégorique : non, il n'y a pas d'augmentation du nombre de sportifs qui meurent sur les terrains de sport.

Le nombre de décès "évolue très, très peu". Les 500 décès d'origine cardiaque recensés chaque année sur les terrains de sport sont "stable". "C'est un chiffre qui évolue très, très peu, année après année, malgré la surveillance et la prévention", décrypte le directeur médical de la Fédération française de football, président de l'association des médecins de club de foot professionnels dans Europe 1 Bonjour. "Ces 500 personnes, ce sont la plupart du temps des personnes qui font du sport en loisir. Les sportifs professionnels sont bien suivis, les sportifs de haut niveau, même jeunes, sont bien suivis, les sportifs amateurs ne le sont pas", ajoute encore celui qui était auparavant médecin de l'équipe de France d'aviron, puis médecin du CNOSF pendant les JO 2004.

"On essaie de les voir venir". Si ces maladies sont difficiles à anticiper, Emmanuel Orhant explique qu'un comité d'experts a commencé à se réunir ce week-end sur la question de la prévention. "On essaie de les voir venir. Peut-être qu'on pourra le voir demain. On a une évolution de la médecine qui fait qu'on espère pouvoir aller chercher ces maladies cardiaques débutantes", espère-t-il. 

"On est obligés de se poser des questions entre les décès survenus la nuit et ceux survenus au moment de l'activité physique. On n'a pas les mêmes pathologies. On peut avoir un âge où on a une entrée dans une maladie cardiaque, et à ce moment-là se poser la question de se dire 'est-ce qu'il ne faut pas aller chercher ces jeunes-là avant que la maladie cardiaque n'apparaisse ?'", conclut-il.

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