Le Stade de l'OGC Nice, l'Allianz Riviera, se refait une beauté pendant le confinement. 1:21
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Julien Froment , modifié à
Qui dit arrêt de la Ligue 1, dit arrêt du fonctionnement des stades... Ou presque. Depuis le 13 mars, les enceintes du championnat de France maintiennent une activité, certes réduite, mais nécessaire pour garder la pelouse et les diverses infrastructures en parfait état. 

A Nice, il n'y a pas que Méfi, l'Aigle mascotte de l'OGC Nice qui a déserté l'Allianz Riviera. D’habitude, le rapace survole la pelouse des Rouge et Noir avant le coup d’envoi des matches de championnat. Mais depuis le 7 mars, dernière rencontre des Aiglons à domicile contre Monaco avant l'interruption pour cause de crise du coronavirus, le stade tourne au ralenti et Méfi n'est pas réapparu.  "Cela nous change un peu de l’activité habituelle", concède au micro d'Europe 1 Patrick Florence, directeur général de l’enceinte azuréenne.  Une activité qui se "réduit à la maintenance des équipements et de la pelouse."

Le confinement, une bonne nouvelle pour les pelouses

C’est l’un des rares, si ce n’est le seul point positif du confinement pour les stades de Ligue 1 : les pelouses peuvent se refaire une beauté plus tôt que prévu. "On a anticipé un certain nombre de travaux de régénération de la pelouse qui sont fait habituellement à l’intersaison", précise Patrick Florence. Le stade de Nice étant le fruit d’un PPP (partenariat privé-public), le groupe Nice Eco Stadium a à sa charge l’entretien de l'enceinte. "La période d’un point de vue climatique s’y prêtait. On a aéré le tapis, ressemé, on est dans la bonne saison, il faut bien qu’on tire quelques avantages de la situation actuelle, cela permettra d’avoir une pelouse dans une forme parfaite pour la reprise des matches de Ligue 1."

A Angers, on rénove les tribunes du Stade Raymond-Kopa. "On a un coup d’arrêt sur les travaux, on a subi un sérieux coup de frein avec le Covid, mais ils  reprendront la semaine prochaine", affirme à Europe 1 Morgan Potier, stadium manager. "En revanche, on a pris de l’avance sur l’entretien annuel de notre gazon, qu’on fait habituellement pendant la trêve estivale. Si jamais le championnat reprend, on sera dans les temps pour avoir une pelouse prête à 90%. Si on ne le fait pas, cet été entre l’arrêt du championnat 19/20 et la reprise du championnat 20/21, on risque de passer un hiver prochain assez compliqué."

Mesures barrières et chômage partiel

Confinement oblige, l’équipement de maintenance et d’entretien a été adapté, avec notamment l’application des mesures barrières. "Sur la partie maintenance, on n’a pas changé les effectifs, en revanche sur la partie administrative et commerciale, nous sommes une société d’exploitation, ça nous a obligé à prendre des dispositions : soldes des congés en cours et chômage partiel", concède Patrick Florence. L’Allianz Riviera n’est pas le seul stade impacté : au  Parc des Princes, la pelouse est toujours entretenue mais d’une manière générale, les effectifs ont été divisés par dix.

 

Si les pelouses sont toujours aussi vertes, on ne peut pas en dire des finances liées à l’usage du stade. C’est bien simple, il n’y a que des dépenses et pas d’entrée d’argent, confie un acteur à Europe 1. "Tout est à l’arrêt", se désole Morgan Potier, stadium manager du stade Raymond-Kopa. "Une enceinte qui n’est pas utilisée, n’est pas une enceinte rentable. Aujourd’hui, cette période de confinement, elle ne génère pas de rentrées financières sur l’exploitation du stade en lui-même."

Un manque à gagner d’environ 60 millions d’euros

"On a aucune activité commerciale d’aucune sorte. Pas de matches, pas de congrès, séminaires ou salons, on a passé notre première quinzaine d’avril à gérer les annulations qui tombaient les unes après les autres", déplore Patrick Florence. "On est un peu comme tout le monde, plus la situation dure, plus elle est compliquée. Même si on a adapté un certain nombre de dispositions, qu’on a des aides gouvernementales, il ne faut pas que ça dure éternellement." Si la situation venait à perdurer, la facture pourrait être salée: selon l'étude du cabinet KMPG, elle se chiffrerait autour de 60 millions d'euros, rien qu'en rentrées billetteries et prestations autour des matches.