L'Angevin Romain Thomas (à gauche), rappelle que les footballeurs ne sont "pas malheureux" en termes de rémunération (photo d'archives). 3:36
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Julien Froment
A période exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Si rien n’est encore officiel, le syndicat des joueurs, l'UNFP, et les clubs professionnels sont parvenus à un accord sur la baisse provisoire des salaires des joueurs de Ligue 1 pour le mois d'avril. Une décision cohérente, estime au micro d'Europe 1 le défenseur d’Angers Romain Thomas.
INTERVIEW

C’est une mesure symbolique, mais nécessaire pour maintenir en vie les clubs de football professionnel français. L’Union national des footballeurs professionnels (UNFP) a trouvé un accord avec les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, pour baisser provisoirement les salaires du mois d’avril. "C’est un choix raisonnable et intelligent", réagit le défenseur d’Angers Romain Thomas, interrogé samedi soir sur Europe 1.

"Nous ne sommes pas malheureux, les footballeurs"

L’Angers SCO, 17ème budget de Ligue 1 avec 32 millions d’euros, avait déjà été mis au chômage partiel ses salariés, pour une durée d’au moins quinze jours (du 20 au 31 mars). Cette mesure de baisse des salaires, qui est une recommandation et non une obligation, est donc logique pour Romain Thomas, par ailleurs membre du comité directeur de l’UNFP. 

"J'en parlais avec ma maman, qui fait des bulletins de paie toute la journée, et aujourd'hui je pense que nous ne sommes pas malheureux, les footballeurs. Il y a des petites entreprises : quand il n'y a pas de trésorerie et que c'est compliqué pour payer les salariés, ceci, cela… Il faut voir tout ce qu'il y a autour de nous aussi", rappelle le joueur de 31 ans.

Avec cet accord, Neymar toucherait 65% de son salaire

Ce choix de baisser provisoirement son salaire, qui sera perçu en juin prochain, est une "décision personnelle" précise bien Romain Thomas. "Chacun a des crédits en cours, a des besoins différents." Et d’ajouter : "On ne fera jamais l'unanimité au sein de tous les joueurs de football professionnel... La plupart des joueurs sont syndiqués à l'UNFP, ils se battent pour nous. La perte de salaire sera conséquente fin avril par rapport à ce qu'on devrait toucher normalement, mais ce sera rattrapé. (...) Au-delà de tout ça, c'est pour le bien des clubs, tout simplement".

Pour rappel, l’accord négocié prévoit une réduction de salaire par paliers. Ce sera 20% en moins pour un joueur qui gagne  entre 10.000 et 20.000 euros ; 30%, pour ceux entre 20.000 et 50.000 euros ; 40%, pour ceux entre 50.000 et 100.000 ; et enfin 50% en moins pour ceux percevant plus de 100.000 euros par mois. Par exemple, le joueur le mieux payé en France, la star du Paris Saint-Germain Neymar, toucherait 47% de son salaire actuel, soit 1,12 millions d’euros au lieu de 3,06 millions mensuel s'il acceptait l'accord.