Siraba Dembélé a repris la compétition après une grossesse. 1:14
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Cyrille de La Morinerie, édité par Jonathan Grelier
Les joueuses de handball professionnelles ont obtenu une meilleure garantie de leurs droits. Leur sport vient de se doter d'une convention collective, une première dans le sport féminin en France. Cette avancée majeure devrait notamment faciliter la vie des joueuses qui souhaitent avoir un enfant.

C’est une première dans le sport féminin professionnel en France. Le handball féminin vient de se doter d’une convention collective pour garantir des droits des joueuses. Grâce à cette avancée historique, les handballeuses devraient notamment pouvoir concilier beaucoup plus facilement grossesse et compétition dans notre pays. Une démarche qui était bien difficile jusqu'ici, comme le raconte la joueuse Siraba Dembélé jeudi sur Europe 1. "Quand tu es une sportive de haut niveau et que tu es enceinte, tu es comme une pestiférée", déplore-t-elle. "On a l'impression que c'est très grave, que tu dois être bannie et que tu ne va plus revenir. Pourtant, je prends mon exemple, et c'est possible en fait."

"Qu'elles puissent assumer d'avoir le désir d'être maman"

"Le sportif de haut niveau peut être maman et revenir à l'activité. Moi, ce que je veux, c'est que les joueuses de haut niveau aient une sérénité par rapport à ça, qu'elles puissent assumer d'avoir le désir d'être maman et avoir un soutien moral derrière", poursuit la capitaine de l’équipe de France de handball qui avait retrouvé la compétition après sa grossesse.

Elle, comme d'autres auparavant, a été confrontée à des préjugés tenaces et à un manque de soutien financier. Avec cette convention collective, tout ceci ne devrait plus être que des mauvais souvenirs. Le salaire des joueuses sera désormais maintenu pendant un an au lieu de trois mois pour le moment pendant une maternité.

"Je pense que les joueuses aborderont leur vie de façon plus sereine"

Pour la vice-présidente de la Fédération française de handball Béatrice Barbusse, cette convention collective est une garantie importante pour les joueuses. "Une sportive avait beaucoup tendance à se poser des questions : 'Est-ce que je peux faire une enfant maintenant ou pas ? Quand est-ce que je le fais ? Est-ce que j'attends la fin de ma carrière ou pas ?'", rapporte-t-elle. "Aujourd'hui, ce sont des questions qu'elles n'auront plus à se poser dans le handball. Et je pense qu'elles aborderont leur vie de façon plus sereine."

Le maintien du salaire s’appliquera aussi en cas de longue blessure. Par ailleurs, les handballeuses obtiennent la même durée de congés payés que leurs homologues masculins, soit sept semaines au total. Désormais, elles espèrent emmener dans leur sillage d’autres fédérations sportives. Les basketteuses pourraient être les prochaines à franchir le pas.