Julian Alaphilippe sur le Tour (1280x640) Jeff PACHOUD/AFP 3:20
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Notre consultant a été impressionné par la victoire en solitaire de Julian Alaphilippe, lundi, à Épernay. "Il était le plus fort et de loin", estime le manager de l'équipe de France.
ANALYSE

Une victoire en solitaire avec 26 secondes d'avance sur les "costauds" et les favoris. C'est peu dire que Julian Alaphilippe a impressionné, lundi, en enlevant la 3ème étape du Tour de France qui reliait Binche, en Belgique, à Épernay, succès qui lui a permis d'endosser le Maillot jaune de leader. "Les autres ne se sont pas dit : 'Il n'est pas dangereux, on le laisse faire…' Non, il était le plus fort, et de loin, de tout le peloton du Tour de France au moment où il a attaqué", a souligné dans Le Club Tour notre consultant Thomas Voeckler, qui estime qu'Alaphilippe aurait peut-être agi différemment s'il n'avait pas déjà gagné deux étapes, l'an dernier. "S'il n'avait jamais eu de victoire d'étape sur le Tour, la sagesse l'aurait sans doute emporté, il y avait la côte d'arrivée pour faire la différence. Mais il y avait son rêve de Maillot jaune, il devait prendre de l'avance, et il a joué le tout pour le tout."

Entendu sur europe1 :
Il ne sait pas encore ce que procure comme motivation et comme force le Maillot jaune

Reste à savoir combien de temps, maintenant, Alaphilippe peut garder ce Maillot jaune. Lui ne se sent visiblement pas capable de le conserver au-delà de l'étape arrivant à La Planche des Belles filles, jeudi. "Il ne sait pas encore ce que procure comme motivation et comme force le Maillot jaune", insiste Thomas Voeckler, qui a porté la tunique de leader pendant dix jours, en 2011. "Je prends le pari qu'il va garder le Maillot pendant neuf ou dix jours, jusqu'au contre-la-montre (de Pau, le vendredi 19 juillet)."

Pour autant, le nouveau sélectionneur de l'équipe de France masculine estime qu'il ne faut pas que le dernier vainqueur de Milan-San Remo change sa façon de courir. "Julian Alaphilippe, il ne faut pas le changer, mais ce n'est pas le même qu'il y a trois-quatre ans", relève-t-il. "Il ne fait pas de débauche d'énergie inutile. Il a gardé son instinct, mais il sait courir juste. Il faut le laisser comme il est. Pour être performant, il faut savoir être soi-même."

Alaphilippe a changé, et le regard des autres coureurs sur lui itou. "J'ai l'impression qu'on le prend au sérieux", relève Patrick Chassé. "Quand je vois l'équipe Ineos (du vainqueur sortant Geraint Thomas et d'Egan Bernal) rouler (derrière lui ce lundi)… C'est un coureur qui impressionne tout le monde et à qui on ne va pas laisser de marge de manoeuvre…" Confirmation ou non dans les jours à venir.