Nouvelle-Zélande - France : les clés du match

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Comme leurs coéquipiers, Frédéric Michalak et Scott Spedding devront se transcender pour espérer renverser les Blacks. © FRANCK FIFE / AFP
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avec AFP , modifié à
La Nouvelle-Zélande partira favorite samedi face à la France en quart de finale de la Coupe du monde. Mais les Bleus savent sur quels point insister pour l’emporter.

Cette fois, la France y est. Après une phase de poule décevante, le Bleus font face à "l’Everest", selon l’expression employée par le capitaine Thierry Dusautoir, constituée par la Nouvelle-Zélande. Clairement, les Blacks, meilleure équipe du monde depuis quatre ans, partent favoris. Mais la rencontre se jouera sur plusieurs points clés, que les Français connaissent. Les hommes du sélectionneur Philippe Saint-André savent donc ce qui leur reste à faire. Inventaire.

La forme des Blacks

Si les Blacks jouent à leur meilleur niveau, autant le dire tout de suite, la France n’a pas la moindre chance. La Nouvelle-Zélande n’a perdu  que trois rencontres depuis son titre de championne il y a quatre ans en… 54 matches. Si d’aventure elle mettait très rapidement la main sur le quart de finale en s’envolant très vite au score, la rencontre pourrait vite tourner au calvaire pour les Bleus. Mais depuis le début de la Coupe du monde, même s’ils ont gagné tous leurs matches, les Blacks ne paraissent pas aussi souverains qu’il y a quelques mois encore. De deux choses l’une : ou elle ne forçait pas son talent, où l’équipe, vieillissante, est en train de faiblir. Pour les Bleus, il faut espérer que la deuxième hypothèse soit la bonne.

La capacité des Français à se transcender

Sur ce qu’elles ont montré depuis le début de la compétition, les deux équipes ne semblent donc pas évoluer dans la même catégorie. Seulement voilà, la France a montré par le passé qu’elle était capable de se transcender dans les grands rendez-vous. Et en l’espèce, la Nouvelle-Zélande est sa victime préférée. Tout le monde a encore en mémoire les exploits de 1999, en demi-finales (victoire 43-31) et de 2007 en quart de finale (victoire 20-18). Une nouvelle grande performance samedi soir, et une victoire tous les huit ans en Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande pourrait devenir une bien sympathique tradition.

Etre présent dans les rucks

Déficient dans ce domaine depuis le début de la Coupe du monde, le XV de France sait qu’il devra être meilleur sur les regroupements, pour conserver ou tenter de gratter la balle. Terminé "les bons élèves" dans les rucks, veut croire le talonneur Guilhem Guirado : "il faudra être virulent voire à la limite sur les premiers rucks." D'autant que le ruck, d’ordinaire spécialité des All Blacks, leur capitaine Richie McCaw en tête, est l’un des points où la Nouvelle-Zélande n’est pas au niveau attendu. "Nous devons progresser autour des regroupements et sur les points de rencontre. Nous allons nous focaliser là-dessus", a d’ailleurs prévenu le troisième ligne All Black Jerome Kaino.

La bataille du ballon

Autre secteur primordial pour assurer la possession : la conquête directe. Les Bleus, qui ont failli en touche face à l'Irlande, devront impérativement redresser la barre dans ce secteur. Mettre, aussi, l'accent sur les ballons portés. Et surtout en mêlée fermée, comme les Géorgiens et les Tonga en poules face aux All Blacks, friables dans ce secteur et qui ont en plus perdu sur blessure leur pilier gauche vétéran Tony Woodcock. Il sera remplacé par Wyatt Crockett, peu titularisé cette année et qui pourrait souffrir face à Rabah Slimani, beaucoup plus petit. Avoir le ballon, c’est bien, en faire quelque chose, c’est encore mieux. Face à l’Irlande, le XV de France a été incapable d'enchaîner plus de trois temps de jeu dimanche dernier. La titularisation de Morgan Parra au poste de demi de mêlée doit permettre de mieux utiliser le ballon, et celle au centre d'Alexandre Dumoulin, plus ‘passeur’ que le puissant Mathieu Bastareaud, de fluidifier le jeu de ligne.

L’arbitre

La finale de la Coupe du monde il y a quatre ans, perdue par les Bleus face aux Blacks (8-7), a montré que ce n’était pas là un facteur à négliger. En 2011, avant le match, Marc Lièvremont s’était refusé à mettre la pression sur Craig Joubert, l’arbitre du match. Qui n’avait pas été tout à fait à la hauteur en n’osant pas, en fin de rencontre, et malgré pas mal d’occasions, siffler la pénalité qui aurait pu offrir la victoire à la France. Cette fois, samedi soir, c’est Nigel Owens, Gallois de son espèce, qui officiera. Le même Nigel Owens avait arbitré la France face à l’Irlande (défaite 9-21) dimanche dernier. S’il avait été plutôt bon, il n’avait pas vu, et ses assistants non plus, le violent coup de poing asséné par Sean O’Brien à Pascal Papé. Gageons qu’en quart de finale, l’arbitre surveillera particulièrement les mauvais gestes.