France-All Blacks : comment préparer un tel choc ?

Fabien Galthié face aux Blacks (1280x640) Jean-Loup GAUTREAU/AFP
fabien Galthié n'hésite pas à aller au combat contre Tana Umaga, en demi-finales du Mondial 1999. © Jean-Loup GAUTREAU/AFP
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avec le service des sports d'Europe 1 , modifié à
MÉTHODE - Les Bleus ont un peu moins d'une semaine pour préparer leur rencontre face aux All Blacks, samedi soir.

Philippe Saint-André a annoncé jeudi le nom des 15 joueurs qui partiront au combat pour défier les All Blacks, samedi soir, en quarts de finale de la Coupe du monde de rugby. Mais au-delà des hommes, il y a leurs têtes. Comment faire pour passer du statut de faire-valoir vécu face à l'Irlande dimanche dernier (9-24) à celui de possible bourreau des Blacks, épouvantail de la compétition ?

Les Bleus dominent les Blacks en demi-finales du Mondial 1999 :

Fabien Galthié était de la fameuse demi-finale du Mondial 1999, quand les Bleus de Jean-Claude Skrela avaient pris le dessus sur les Blacks de Jonah Lomu. "Quand on a des défis qui s'annoncent parfois aussi compliqués, qui paraissent proches de l'impossible, il faut aller chercher beaucoup de vertus dans un sport qui est un sport collectif d'abord mais aussi un sport de combat", insiste l'ancien entraîneur du Stade Français et de Montpellier. "Mais la révolte, ça ne suffit pas. Il faut aussi de l'intelligence, de la stratégie et il faut communier autour de la stratégie."

Entendu sur europe1 :
"On peut faire les choses en marchant dans l'hôtel, répéter sur un petit périmètre."

Un choc face aux Blacks, ce n'est donc pas seulement une affaire de composition d'équipe et de terrain. "Même si le temps vous semble court, les joueurs vivent ensemble et la réflexion peut être permanente. On n'est pas obligés forcément de s'entraîner pour mettre en place quelque chose", insiste Fabien Galthié. "On peut dessiner, se réunir, valider... On peut faire les choses en marchant dans l'hôtel, répéter sur un petit périmètre. Il y a tellement de moyens et de choses à faire quand on se prépare à relever des défis comme ça que la semaine dont ont bénéficié les Bleus n'est pas superflue, bien au contraire."

Les Bleus éliminent le Brésil lors du Mondial 2006 :

"Resserrer le groupe, être solide." Raymond Domenech en connaît lui aussi un rayon en matière de préparation d'équipes nationales. En charge de l'équipe de France de football entre 2004 et 2010, il est celui qui a le plus de fois dirigé les Bleus du foot (79 fois, pour 41 victoires). Il était sur le banc, notamment, quand Zinédine Zidane et consorts ont éliminé le Brésil, alors favori du Mondial 2006 et tenant du titre, en quarts de finale de la compétition (tiens, tiens). "Il s'agit vraiment de resserrer le groupe, d'être solide. Se dire : 'on part, voilà, on a une semaine pour préparer ça'. Il faut vraiment les mettre dans ces conditions-là et leur dire : 'le passé, c'est terminé. Maintenant, arrivent les Blacks. Notre Coupe du monde, elle se joue là'."

Pour l'ancien sélectionneur, il s'agit de mettre en place une stratégie pas si éloignée de la méthode Coué. "Il faut préparer les joueurs à cet exploit parce que c'est un exploit qu'ils sont en train de préparer", insiste le consultant Europe 1. "Bien étudier l'adversaire, savoir ses forces, ses faiblesses, avoir conscience de ses capacités, en se disant 'On peut les battre, on les a déjà battus et on peut encore le faire'. Il s'agit de revenir là-dessus inlassablement. Et rassurer son groupe, en répétant 'on va les battre, on est capable de les battre', et appuyer là-dessus toute la semaine, tout simplement." Pour l'emporter, le XV de France a tout intérêt à ne pas oublier ce ressort...