Euro : l'Italie est-elle la nouvelle favorite ?

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La Squadra Azzura a fait forte impression avec trois victoires en trois matches à l'Euro. © ALBERTO LINGRIA / POOL / AFP
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Gauthier Delomez , modifié à
L'Italie est la première nation à s'être qualifiée pour la phase à élimination directe de l'Euro grâce à ses trois victoires en poule. Son jeu collectif séduit, est-elle favorite de la compétition ? La Squadra Azzura devra d'abord confirmer ses performances en dehors de ses terres. Et ce dès son huitième de finale samedi contre l'Autriche.

Sept buts marqués, aucun encaissé, et surtout un sans faute avec trois victoires en trois matches... Les chiffres mettent en valeur l'équipe d'Italie, qui s'est facilement qualifiée pour les huitièmes de finale de l'Euro 2020 à la première place de son groupe A, devant le pays de Galles, la Suisse et la Turquie. En huitième, la Squadra Azzura affronte samedi (21 heures) le deuxième du groupe C, l'Autriche. Un adversaire à la portée de la sélection italienne de Roberto Mancini, qui séduit dans le jeu depuis le début de la compétition. Les partenaires de Marco Verratti impressionnent, jusqu'à postuler comme éventuels favoris de l'Euro.

Une Squadra Azzura offensive et séduisante

Sur ce qu'elle a montré en phase de groupes, la Squadra Azzura a tout pour aller loin. Portée vers l'avant, inhabituel pour la nation du "catenaccio" -tactique très défensive-, l'Italie a réussi à devenir la meilleure attaque de la compétition avec sept buts. La particularité : cinq joueurs différents ont inscrit au moins un but. Le milieu Matteo Pessina ainsi que les attaquants Ciro Immobile, Lorenzo Insigne et Domenico Berardi (également impliqué sur les trois buts de l’Italie face à la Turquie) ont tous montré leur efficacité en trouvant la faille. Il faut également souligner l'apport offensif du milieu de Sassuolo, Manuel Locatelli, auteur d'un doublé contre la Suisse (3-0).

Des bonnes prestations validées par une Nazionale solide défensivement. L'Italie ne prend pas de buts depuis le début de la compétition. Elle ne compte pas de grandes stars dans ses rangs mais elle s'appuie sur une défense très expérimentée, composée de Giorgio Chiellini (36 ans) et Leonardo Bonucci (34 ans). Et c'est sans compter sur la prestation impeccable du jeune gardien de classe internationale, Gianluigi Donnarumma (22 ans), qui jouera avec le PSG la saison prochaine. La Squadra devrait en outre encore monter en puissance avec le retour de Marco Veratti, qui a fait un retour réussi lors du troisième match de qualification face au Pays-de-Galles : auteur d'une passe décisive, il est le joueur qui a touché le plus de ballons (136), réussi le plus de passes (103) et créé le plus d'occasions (5). Prometteur, donc.

Les réussites de l'Italie en attaque proviennent enfin d'un changement d'état d'esprit voulu par Roberto Mancini, ancien entraîneur de Manchester City et de l'Inter Milan. Depuis l'arrivée du tacticien en sélection nationale en 2018, la Squadra Azzura marque plus de buts et en encaisse moins. En remportant son dernier match de groupes contre le pays de Galles dimanche (1-0), la Nazionale a signé son 30e match consécutif sans défaite. Une performance majuscule qui tourne la page de la désillusion de 2018, où l'Italie n'avait pas réussi à se qualifier pour le Mondial sous les ordres Gian Pero Ventura.

Prochain révélateur : à l'extérieur, des adversaires plus coriaces

L'Italie peut donc s'autoriser à rêver d'un beau parcours à l'Euro 2020. Mais la phase à élimination directe qui commence dès samedi sera un nouveau révélateur pour la Nazionale. Les coéquipiers de Marco Verratti ont eu l'avantage de disputer leurs trois matches de groupe à domicile, portés par leur public. Mais la donne va changer pour la suite. La Squadra Azzura va voyager à Londres pour les huitièmes de finale avant de rejoindre possiblement l'Allianz Arena de Munich en quarts de finale. Même si les plus ardents tifosi feront le déplacement, il s'agira d'un nouveau test pour la sélection italienne qui évoluera loin de ses terres.

Enfin, forte de sa mainmise à domicile, l'Italie n'a pas encore eu de véritables adversaires à sa hauteur dans le groupe A. L'échec de la Turquie, la fragilité de la Suisse et sa supériorité technique sur un pays de Galles réduit à 10 lui ont facilité la tâche. Bien que ses prestations ont été convaincantes, la Squadra Azzura devra confirmer face à des adversaires plus coriaces, au moins à partir des quarts de finale.

Après l'Ukraine ou l'Autriche en 8e, la Nazionale pourrait rencontrer la Belgique au tour suivant. Un défi de taille pour les Italiens, qui se souviendront alors de leur confrontation remportée à l'Euro 2016 en phase de groupes (2-0).

L'Italie à la table des grands

S'il est peut-être trop tôt pour parler de favorite, donc, l'Italie apparait tout de même largement au niveau des nations attendues pour le titre final. Elle fait au moins aussi bien que la Belgique, également première du groupe B avec trois victoires mais qui a toutefois douté face au Danemark avant de finalement l'emporter (1-2). Les Pays-Bas ont également séduit avec trois victoires dans le groupe C, mais les Néerlandais ont concédé encore beaucoup d'occasions de buts, à l'image de leur entrée en lice face à l'Ukraine (3-2).

Autre pays présenté comme favori : la France de Didier Deschamps, évidemment. Mais les Bleus peinent toujours à s'envoler malgré l'un des plus beaux effectifs du tournoi. Si leur premier match face à l'Allemagne (1-0) a été abouti, les Bleus ont ensuite coincé en Hongrie dans un stade bouillant (1-1).

Par rapport à ces trois nations prétendantes au titre, l'Italie a fait une meilleure impression en ce début de compétition. Son jeu collectif a toujours été au rendez-vous et il semble plus efficace que jamais. Il faudra néanmoins surveiller sa capacité d'adaptation dans un autre écrin que le sien, et face à ces grandes équipes européennes, pour évaluer ses réelles chances de victoire finale.