Euro 2016, premier bilan : les gardiens font (trop bien) le boulot

Gianluigi Buffon, avec l'Italie (1280x640) AFP
Gianluigi Buffon sait tout faire... sauf de la barre asymétrique. © AFP
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T.M. avec AFP , modifié à
Ça y est, les 24 équipes ont joué. À l'heure de faire le tout premier bilan de l'Euro, il convient de saluer les gardiens, qui ont pour l'instant fait le job. Un peu trop ?

Avec 22 buts en douze matches, l'Euro 2016 est pour l'instant un peu chiche en filets qui tremblent. Les responsables sont identifiés et portent gants et numéro 1 dans le dos : les gardiens ont débuté le tournoi en fanfare et volent la vedette aux stars attendues.

Kiraly, le plus âgé. Comme un symbole, le gardien de but hongrois Gabor Kiraly est devenu le joueur le plus âgé en phase finale d'un Euro à 40 ans et 75 jours, mardi, contre l'Autriche. Et, dans son improbable pantalon de jogging gris, il n'a pas pris un but pour l'occasion, la Hongrie s'imposant 2 à 0 ! 

Pour que même Zlatan les salue... Parfois, ce sont même les stars en question qui saluent le talent de ces gardiens qui les ont tourmentés ou sauvés. Ainsi, lundi après Suède-Eire (1-1), quand Zlatan Ibrahimovic a demandé aux fans suédois d'applaudir Andreas Isaksson. Trois fois décisif, l'ancien gardien de Rennes avait permis aux siens de sauver un point face aux Irlandais.

P'tites boulettes. Cet Euro 2016 avait pourtant commencé de travers pour les portiers avec les sorties manquées du Roumain Tatarusanu face à notre Giroud national (victoire 2-1 des Bleus) et de l'Albanais Berisha contre la Suisse (défaite 1-0). Mais depuis, pas la moindre boulette, pas de gants en peau de pêche, aucune sortie à l'aventure ni de projecteur qui éblouit. C'est un sans faute, même pour les sans-grade comme l'Irlandais Randolph ou le Nord-Irlandais McGovern, ou pour l'Islandais Halldórsson, auteur de huit parades, face au Portugal, mardi soir. Un record dans cet Euro.

Merci patron(s). Les patrons du poste sont eux au rendez-vous et ils sont nombreux. Car si le football mondial traverse une période un peu creuse en grands défenseurs, la génération de gardiens est exceptionnelle, des plus jeunes comme Courtois ou De Gea jusqu'aux plus anciens qui ne connaissent pas le déclin comme Buffon et Cech en passant par Lloris ou - la référence - Neuer.

Dès le match d'ouverture, Lloris avait d'ailleurs donné le ton avec à la 4ème minute un arrêt déterminant face au Roumain Stanciu. Face à l'Ukraine (victoire 2-0), Manuel Neuer a ensuite rappelé pourquoi il était le meilleur du monde avec deux arrêts de très haut niveau devant Konoplianka puis Kacheridi. Et comme les grands gardiens peuvent également compter sur un peu de réussite, même ses étourderies ont été sans conséquence. 

Même s'il a été moins sollicité, l'Espagnol David de Gea a également rendu une copie impeccable face à la République Tchèque (victoire 1-0) alors qu'il subissait une double pression : sur le terrain, où il a été préféré au légendaire Iker Casillas, et en dehors, où son nom est cité dans un scandale sexuel. En face, Petr Cech a lui été décisif à trois reprises en première période et il a fallu attendre la 87ème minute pour que l'homme au casque s'incline face à Piqué. 

Passage de relais. Lundi, le match entre l'Italie et la Belgique a vu s'affronter deux des meilleurs spécialistes avec Thibaut Courtois et Gianluigi Buffon. Le gardien de la Juventus n'a pas eu beaucoup de travail mais sa rage de vaincre a accompagné les Azzurri tout au long de la partie. Et il a tout de même fait une fois son âge (38 ans), quand, après le match, il s'est précipité vers le virage des supporters italiens et a sauté pour s'agripper à la barre transversale. "Super Gigi" a glissé et il est tombé. Antonio Conte a sans doute eu un peu peur pour les lombaires de son capitaine quasi quadra.

Au sein d'une Belgique décevante, Courtois a lui été le meilleur élément, d'assez loin, s'illustrant notamment avec un arrêt spectaculaire sur une frappe de mule de Ciro Immobile. "S'ils avaient aligné un gardien normal, les Belges en auraient pris trois ou quatre", résumait mardi matin le quotidien sportif italien Gazzetta dello Sport. D'ailleurs, pour le journal aux pages roses, Courtois est tout simplement "le nouveau Buffon"...