El Shaarawy à Monaco : une bonne pioche ?

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© GIUSEPPE CACACE / AFP
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J.F. et B.G.
MERCATO - Dépouillé de plusieurs de ses cadres, Monaco pourra-t-il jouer les premiers rôles la saison prochaine grâce à l'arrivée de l'attaquant italien El Shaarawy ? 

Stephan El Shaarawy a signé lundi pour un prêt d'une saison avec option d'achat à l'AS Monaco. Une recrue de renom, qui vient contrebalancer en partie les nombreux départs qu'a du enregistrer le club du Rocher depuis le début de l'intersaison. Mais l'arrivée de l'ancien attaquant du Milan AC permettra-t-elle au 3e du dernier championnat de rester compétitif ? Éléments de réponse.

Julien Froment, du service sports : OUI

El Shaarawy, pour revenir en haut de la pyramide

Certains esprits chagrins compareront Stephan El Shaarawy à un "Alexandre Pato" bis : souvent blessé, inconstant et pas assez efficace en attaque. Soit. Mais il ne faut pas oublier qu’Il Faraone - il est égypto-italien - n’a que 22 ans. Il entre à merveille dans la stratégie sportive de l’AS Monaco : un joueur jeune, pétri de qualités, qui a déjà fait ses preuves dans un grand championnat (16 buts en Serie A avec le Milan AC lors de la saison 2012-2013). Seule interrogation, sa condition physique et sa propension à se blesser.

Moins sujet à la pression sur le Rocher, l’avant-centre de 22 ans, 13 sélections avec les Azzurri, a l’occasion de prouver qu’il fait partie des meilleurs espoirs italiens, au même titre qu’un Marco Verratti. Il connaît déjà la Ligue des champions (13 matches, 3 buts), et sa vitesse sera indéniablement un atout dans une Ligue 1 compacte défensivement. Capable d’évoluer aussi bien dans un couloir qu’à la pointe de l’attaque, son association avec Anthony Martial pourrait lui permettre de retrouver, très rapidement, le haut de la pyramide des meilleurs attaquants européens.

Et quand on voit les récents recrutements de l’AS Monaco et les plus-values réalisées (Geoffrey Kondogbia, Yannick Carrasco et peut-être Aymen Abdennour et le Brésilien Fabinho), l’arrivée d’El Shaarawy est tout sauf due au hasard… 

 

Barthélémy Gaillard, du service sports : NON

El Shaarawy, le pharaon maudit

Aussi prometteur qu'il soit, Stephan El Sharaawy et sa crête si caractéristique ont malheureusement plus arpenté les couloirs d'hôpitaux que les terrains de Serie A ces dernières saisons. Pire, l'attaquant international déplore presque autant de blessures qu'il a honoré de sélections avec la Nazionale : adducteur, vertèbres, pied droit, pied gauche, le corps du "pharaon" semble fragile, trop fragile pour pouvoir tenir le rythme d'une Ligue 1 réputée pour son intensité physique.

Là encore, les statistiques parlent d'elles-mêmes et placent Stephan El Shaarawy dans cette catégorie de joueurs aussi talentueux que frustrants. Depuis ses débuts professionnels en 2008, l'attaquant italien n'a réalisé que trois saisons à plus de 30 matches toutes compétitions confondues. Une performance insuffisante pour un joueur censé compléter le front de l'attaque monégasque tenu par Anthony Martial, alors que Dimitar Berbatov (fin de contrat) et Valère Germain (prêt à Nice) ont quitté le club du Rocher.

Financièrement, la "bonne opération" revendiquée par l'AS Monaco risque également de tourner au flop. Car si Stephan El Shaarawy est pour l'instant prêté au club de la Principauté par le Milan AC pour 2 millions d'euros, Silvio Berlusconi a assorti le transfert d'une clause obligeant Monaco à acheter le joueur 16 millions d'euros à l'issue de la saison. Soit quasiment le prix payé par l'Atletico Madrid pour engager Yannick Ferreira-Carrasco, le milieu offensif belge monégasque qu'El Shaarawy est justement censé remplacer…

Et quand on se remémore la saison très complète du néo-madrilène sur le Rocher (55 matches, 8 buts, 13 passes décisives et un apport non négligeable dans les grands matches), on est en droit de se demander s'il n'aurait pas mieux valu tout faire pour le conserver.