Michel Platini 2:32
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Jacques Vendroux, Jean-François Pérès et Lionel Rosso, édité par Gauthier Delomez
Michel Platini, invité exceptionnel de l'émission Europe 1 Sport samedi, se souvient du drame du Heysel en 1985 qui a coûté la vie à 39 personnes et fait des centaines de blessés. Alors meneur de jeu de la Juventus Turin, l'ancien joueur affirme sur Europe 1 qu'il s'agit "d'un drame de vie", et explique pourquoi il fallait que le match soit maintenu ce jour-là.
INTERVIEW

Un jour marquant dans la carrière de Michel Platini. Alors meneur de jeu à la Juventus Turin, l'ancien numéro 10 remportait, le 29 mai 1985, la Coupe d'Europe des clubs champions face à Liverpool. Un succès sportif précédé d'un des plus grands drames de l'histoire du football. Avant le coup d'envoi de la finale, au stade du Heysel de Bruxelles, un effondrement dans les tribunes venait de causer la mort de 39 personnes et fait des centaines de blessés. "C'est un drame de vie, plus qu'un drame de footballeur", confie Michel Platini, invité exceptionnel de l'émission Europe 1 Sport samedi.

>> Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Michel Platini dans Europe 1 Sport  samedi 8 janvier à partir de 20h.

Platini opposé à voir les supporters debout dans un stade

"Quand des gens viennent vous voir dans un stade et qu'ils ne rentrent jamais chez eux, ça fait du mal. On ne joue pas au foot pour ça", poursuit l'ex-international français, toujours ému de rappeler cet événement tragique. "Ce n'est pas le film qu'on a rêvé de faire quand on était petit", poursuit Michel Platini. S'il a gardé en mémoire ce 29 mai 1985, l'ancien président de l'UEFA en a tiré des enseignements. "Bien sûr que j'y repense. C'est pour cela que quand je vois ce qui se passe dans les stades, que les supporters veulent être debout, je me méfie", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

Lorsqu'il était à la tête de la présidence de l'instance européenne, Michel Platini raconte que les supporters venaient le voir. "On avait une association de supporters européens. Ils voulaient être debout dans les stades. Je leur ai dit 'Moi, tant que je serai président, vous ne serez jamais debout dans le stade. J'ai connu trop de drames, des morts, beaucoup de morts à l'époque. Peut-être qu'après moi, vous ferez ce que vous voudrez, mais pendant que je suis là, vous ne le ferez pas'", retrace l'ancien dirigeant.

"Il fallait jouer", sinon "c'était la guerre civile à Bruxelles"

Le 29 mai 1985 reste pourtant une date majeure dans la carrière footballistique du légendaire numéro 10 de l'équipe de France, puisque son club de la Juventus Turin a remporté ce jour-là le trophée européen, grâce à son penalty inscrit en seconde mi-temps. Près de 40 ans après la rencontre, Michel Platini explique sur Europe 1 pourquoi il ne regrette pas que le match ait quand même eu lieu. "Là où je pense que c'est important, c'est que le match a été un vrai match, on a gagné un vrai match. Après, on me demande s'il fallait jouer ou pas. Oui, il fallait absolument jouer", indique l'ancien international français.

"Il fallait jouer pour d'autres raisons (que sportives), pour protéger le public. Cela aurait été une guerre civile dans la ville de Bruxelles", affirme l'ancien dirigeant de l'UEFA, qui retrace son vécu sur la pelouse. "Je suis allé voir les supporters avant (le coup d'envoi). A l'époque, il y avait des pistolets, des couteaux, tout ça. S'ils avaient su qu'il y avait eu des morts, parce que les gens ne le savaient pas, je pense que cela aurait dégénéré. Heureusement qu'on a joué", insiste Michel Platini, qui demande aujourd'hui de la "prudence" à tous les supporters pour éviter de tels drames.